Encore feministes !

Sommaire

Action n°12 - Nous demandons des excuses publiques à M. de Courson pour insulte sexiste - 28 novembre 2002


Nous demandons au député Charles de Courson de faire des excuses publiques pour l’insulte sexiste qu’il a adressée à sa collègue Ségolène Royal.

Cela s’est passé avant-hier à Paris, à l’Assemblée nationale.
extraits du compte rendu de la 2ème séance du mardi 26 novembre 2002, pendant la discussion du projet de loi constitutionnelle relatif à l'organisation décentralisée de la République.
texte complet disponible sur le site http://www.assemblee-nationale.fr/12/cra/2002-2003/079.asp#P168_41688

« M. Charles de Courson - S'il y a une personne qui ne devrait pas prendre la parole sur le thème de l'autonomie fiscale, c'est bien Mme Ségolène Royal.
Il y avait au sein du parti socialiste ceux qui pensaient, comme nous, qu'il fallait enrayer la baisse continue de l'autonomie fiscale. Et il y avait les autres...
Quand on donne des leçons de morale, Madame Royal, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)
Mme Ségolène Royal - Heureusement que j'ai un certain sens de l'humour, car ce n'est pas la première fois que j'entends ici des propos misogynes. Reste que les propos de M. de Courson sont inadmissibles ! J'exige des excuses publiques et je demande une suspension de séance.
(…)
M. René Dosière - J'ai (…) été peiné de la remarque désagréable et misogyne qu[e M. de Courson] a adressée à Mme Royal. Il nous a dit en commission qu'il était un vrai célibataire, mais ce n'est pas une raison pour agresser les femmes, et l'agression verbale précède quelquefois des agressions physiques... (Sourires)
(…)
Mme Ségolène Royal - Je ne veux pas laisser passer les paroles grossières de M. de Courson. Les propos sexistes tenus dans cet hémicycle pourraient alimenter un florilège mais je dois dire que, parlementaire depuis 1988, j'ai vu leur fréquence diminuer. Je ne voudrais cependant pas assister à leur recrudescence, et c'est pourquoi je fais cette intervention.
Ce n'est pas la première fois, au cours de ce débat, que M. de Courson prend une posture de donneur de leçons. Je suis désolée de n'être qu'une femme parlementaire, n'appartenant même pas à la commission des finances, mais j'ai tout de même le droit de prendre la parole sur les aspects financiers d'un texte ... Il m'a également prise à partie en tant qu'ancien membre du gouvernement de Lionel Jospin. Je tiens à dire ici que je suis fière d'y avoir appartenu et d'avoir servi ce Premier ministre-là.
Enfin, je voudrais conseiller à M. Charles-Amédée du Buisson de Courson, qui a sans doute eu la chance de recevoir une éducation lui apprenant à maîtriser ses nerfs et à respecter ses interlocuteurs, d'être à la hauteur de ce que ses parents et éducateurs lui ont transmis.
M. le Président - Vous regrettez vos propos, Monsieur de Courson ?
M. Charles de Courson - Non. Je voudrais dire à Mme Royal qu'il y a quelque chose d'insupportable : c'est de dire dans l'opposition l'inverse de ce qu'on a fait au gouvernement. Or, elle est coutumière du fait. Quant aux culottes, les hommes comme les femmes en portent.
M. le Président - On pouvait attendre de vous autre chose que cette réponse ... »

Nous, membres du réseau "Encore féministes !", nous demandons autre chose que cette réponse : DES EXCUSES !
Je l’ai écrit par courriel à M. de Courson le 27 au matin. Je n’ai pas encore reçu de réponse.
Je vous invite à lui écrire.
Voici un exemple de message que vous pouvez copier ou adapter.

« Monsieur,
Lors des débats à l’Assemblée nationale du 26 novembre 2002, vous avez dit à Mme Royal : « Quand on donne des leçons de morale, Madame Royal, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! »
L’expression associée à la notion de « leçons de morale » est généralement « avoir les mains propres ». L’emploi du mot « culottes », qui est relatif à la zone sexuelle, donne à votre propos un caractère à la fois insultant et sexiste.
Vous adresser ainsi à Mme Royal est indigne de la représentation nationale.
Mme Royal a immédiatement exigé des excuses publiques que vous n’avez pas faites. Quand le président de l’Assemblée nationale vous a invité à exprimer des regrets, vous avez refusé de le faire.
Avec le réseau "Encore féministes !", je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal. »

Son adresse courriel : cdecourson@assemblee-nationale.fr
Par la poste : Assemblée nationale 126 rue de l'Université 75355 Paris 07
Né en 1952, Charles de Courson est conseiller référendaire à la Cour des comptes. Il est député de la Marne, élu depuis 1993, et vice-président du conseil général de la Marne.

******************************************************************************

Réponse insatisfaisante reçue le 10 décembre 2002 (voir plus bas)

PREMIÈRES LETTRES

avec le message du réseau :
Brigitte Bodson
Marjorie Vanel
Moira Sauvage
Christine Villard, Conseillère d'arrondissement, Paris 14e
Evelyne Rochedereux
Sylvie Chaussée
Sarah-Anaïs Crevier Goulet
Cyril Ronfort
Lyliane BOIS
Nina VLEUGELS
Marie Noëlle Bas
Adeline CHALLET
Laurence Pelletier
Annie Brunel
Carine Libermann, avec un additif: "Croyez bien qu'il m'en coûte de rester polie - mais je le fais, et c'est normal. Faites-en autant"


28 novembre 2002
Monsieur,
Au cours des débats à l'Assemblée nationale, vous avez cru bon d'insulter publiquement Mme Royal, d'une façon particulièrement odieuse et sexiste. Un tel procédé est indigne de la représentation nationale : les femmes sont en droit d'attendre de ceux qui font les lois le respect qui leur est dû ; or vos propos dénotent un profond mépris.
Je vous demande de présenter vos excuses publiques à Mme Royal.
Henri Boulbés

Monsieur,
Les propos sexistes et vulgaires que vous avez adressés à Mme Royal sont inadmissibles et indignes de la représentation nationale. En insultant publiquement Mme Royal, vous insultez toutes les femmes. Je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal.
Annick Boisset

Monsieur,
Lors des débats à l'Assemblée nationale du 26 novembre 2002, vous avez dit à Mme Ségolène Royal:
« Quand on donne des leçons de morale, Madame Royal, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! »
En tant que femme, en tant que mère, en tant que citoyenne enfin, je suis indignée et stupéfaite lorsque j'entends un élu tenir des propos insultants à l'égard des femmes. Car je ne pense pas que vous auriez utilisé cette expression à un confrère de sexe masculin.
Vous êtes supposé être un exemple, être respectable, or vous vous comportez comme un collégien grossier. Il est des jours où, lorsque j'écoute une séance à l'Assemblée Nationale, je me dis que les élus devraient peser leurs mots lorsqu'ils dénoncent les agissements des "jeunes voyous", et les "actes d'incivilité"...
Amélie Duranty

Monsieur le député,
J'ai pris connaissance avec stupeur de l'insulte faite à Madame S.Royal. Nous femme, hommes, politique ou non, de droite comme de gauche, pensions révolus les temps où les machos mal équarrris se défoulaient par des paroles grossières, vulgaires, sexistes sur les rares députées de l'Asssemblée nationale . Il faut croire qu'il n'en est rien. Cette attaque de bas étage vous déshonore et révèle , dirait Freud, un refoulement dont il serait bon de vous guérir. Cette attaque est indigne de la représentation Nationale et votre parti se devrait de vous contraindre à présenter les excuses que S.Royal a demandées. Vous resterez dans les annales pour votre goujaterie.
Josette IMBERT

J'ai recopié le message tel qu'il nous a été proposé, celui-ci étant assez explicite de ce que je souhaite pour vous. Il faudra bien qu'un jour les personnes qui représentent les citoyens et les citoyennes cessent de se comporter comme des soudards. On en a assez de voir ceux qui devraient montrer l'exemple se comporter vulgairement et à plus forte raison quand on a eu une éducation soi-disant au dessus de la moyenne. L'estime et le respect sont des valeurs que je souhaite trouver dans ceux qui nous représentent.
Madame Jeanne Paillat officier de l'Ordre National du Mérite; membre actif des anciens auditeurs de l'institut des hautes études de la défense

Monsieur,
Lors des débats à l'Assemblée nationale du 26 novembre 2002, Mme Royal vous a dit : « Quand on donne des leçons de morale, Monsieur de Couillon, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! »
L'expression associée à la notion de « leçons de morale » est généralement « avoir les mains propres ». L'emploi du mot « culottes », qui est relatif à la zone sexuelle, donne à ses propos un caractère à la fois insultant et sexiste. Que vous soyez un "vrai célibataire" en rajoute à l'insulte ; il peut en effet arriver à tout le monde d'avoir des pollutions diurnes.
Que Mme Royal ait éventuellement pu s'adresser ainsi à vous aurait été indigne de la représentation nationale. Vous auriez alors pu immédiatement exigé des excuses publiques. Et il est à espérer qu'elle les aurait faites. Quand le président de l'Assemblée nationale l'aurait invitée à exprimer des regrets, c'eût été une honte qu'elle ne les fît pas.
J'ose espérer, Monsieur de Couillon, que vous allez vous ressaisir et faire des excuses publiques à Mme Royal.
Pierre FRITSCH,

Monsieur,
Je suis au regret de me plaindre auprès de vous de votre attitude misogyne vis-à-vis de Mme Royal. Il est bien évident que, même si les hommes- ou plutôt les petits garçons - portent eux aussi des culottes, vous n’auriez pas eu une remarque aussi offensante et humiliante pour un homme - soyons sérieux !
Je vous demande donc de vous excuser publiquement.
Evelyne Malcor

Monsieur,
Suite à vos propos tenus à Ségolène Royal lors des débats du 26 novembre 2002, il me semblerait que des excuses publiques à l'égard de cette femme, soient un minimum. L'expression "avoir les culottes propres" me paraît un brin familier, certes, mais surtout une preuve de misogynie primaire.
En qualité de quoi vous permettez vous de tels propos ?
Comment avoir confiance en des membres du gouvernement qui traite ainsi les femmes ? Dans l'attente d'excuses publiques....
Cecile SARAFIS

Monsieur,
J'apprends les propos répugnants que vous avez tenu à l'égard de Mme Ségolène Royal lors de la séance du 26/11 de l'assemblée nationale.
Votre intolérance vous amène à un comportement mesquin & méprisable, indigne de vos fonctions. Vous déshonorez également les 2 institutions que sont l'Assemblée Nationale et la Cour des Comptes.
Je paie pour ma part beaucoup d'impôts et je répugne à constater qu'ils servent à entretenir une gent masculine (à 90% à l'assemblée nationale) incapable de respect à notre égard, bien que ne dédaignant pas notre argent. Je suis également excédée de l'absence de parité que votre parti cautionne le plus.
Avec mes regrets,
Mme Morel

Avec le réseau "Encore féministes !", je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal.
J'ajoute que ces excuses sont dues, à travers elle, à toutes celles et tous ceux qui ont soutenu et soutiennent encore les nombreuses avancées du droit des familles - des mères, des pères, des enfants- que son action a rendues possibles.
Le fait de disposer momentanément, 82 fois hélas, de quasiment tous les pouvoirs dans notre pays ne saurait conférer pour autant tous les droits.
Frédéric Jésu

Monsieur le comte Charles-Amédée du Buisson de Courson,
Lors des débats à l'Assemblée nationale du 26 novembre 2002, vous avez dit à Mme Royal : « Quand on donne des leçons de morale, Madame Royal, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! »
Vous avez probablement fait allusion au fait que Madame Royal n'est pas mariée avec son compagnon, père de ses enfants.
C'est contre elle que vous aviez clairement claironné votre "victoire" à passer une loi abrogeant la possibilité de déclarer une demi-part supplémentaire pour les personnes seule.
La vie privée de Madame Royal devrait vous inspirer le plus grand respect, elle qui allie travail, représentante élue des Français, et mère de quatre enfants.
Votre titre d'énarque devrait faire de vous un homme d'exemple pour tous.
Lorsque vous fûtes cosignataire de la proposition de loi Beaumont (AN n° 1643 du 4 novembre 1994) visant à modifier la Constitution pour y mentionner l'interdiction de l'IVG, ce fut, probablement, en pensant au bien-être des femmes.
Vous adresser ainsi à Mme Royal est indigne de la représentation nationale.
Mme Royal a immédiatement exigé des excuses publiques que vous n'avez pas faites. Quand le président de l'Assemblée nationale vous a invité à exprimer des regrets, vous avez refusé de le faire.
Nous voyons là, avec ces paroles méprisantes, en dessous de la ceinture, votre réalité et non pas l'image que vous voulez vous donner, vous qui, tout en défendant la famille, refusez d'en fonder une.
Avec le réseau "Encore féministes !", j'exige que vous fassiez des excuses publiques à Mme Royal. »
Perline

A l'attention de Monsieur Charles-Amédée de Courson, Conseiller référendaire à la Cour des comptes, Député de la Marne, Vice-président du conseil général de la Marne.
Monsieur le Député,
J'ai gardé le meilleur souvenir de votre courtoisie et de vos attentions lors de la visite de l'Assemblée Nationale que vous avez facilitée et accompagnée personnellement il y a quelque temps pour le Zonta Club de Vitry-le-François, membre du grand club service "Zonta International" qui a pour objectif la promotion du statut des femmes partout dans le monde.
En tant que membre du "Zonta" et également en tant que membre du réseau antisexiste "Encore féministes" et de plusieurs autres associations, qui représentent plusieurs dizaines de milliers de femmes, je suis naturellement choquée d'apprendre que vous avez tenu à l'Assemblée Nationale (et fait applaudir sur les bancs de votre groupe!) des propos misogynes envers votre consoeur Mme Ségolène Royal lors des débats du 26 novembre 2002.
Les femmes ont malheureusement subi, de tous temps et en tous lieux, tant de violences verbales souvent à l'origine de toutes les autres formes de violences, qu'elles sont devenues hypersensibles à cette question. C'est pourquoi hommes et femmes doivent comprendre, respecter et si possible aider celles et ceux qui, aujourd'hui, ont décidé que le temps était venu d'y mettre fin et de ne plus rien laisser passer.
Je suis prête à croire que vos propos ont été au-delà de vos intentions. C'est pourquoi j'espère très sincèrement que vous renoncerez à votre position de refus d'exprimer des regrets et que vous accepterez de faire des excuses publiques comme cela vous a été demandé par Mme Royal et par le Président de l'Assemblée.
Dans l'attente de votre réponse positive, je vous prie de croire, Monsieur le Député, en l'expression de mes meilleures salutations.
Jacqueline Shernetzky, Past-Gouverneure du Zonta International.

Monsieur,
Lors des débats à l'Assemblée nationale du 26 novembre 2002, vous avez dit à Mme Royal :
« Quand on donne des leçons de morale, Madame Royal, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! »
L'expression associée à la notion de « leçons de morale » est généralement :
« avoir les mains propres ».
L'emploi du mot « culottes », qui est relatif à la zone sexuelle, donne à votre propos un caractère à la fois insultant et sexiste.
Vous adresser ainsi à Mme Royal est indigne de la représentation nationale. Il est en effet bien facile de botter en touche en humiliant ses adversaires plutôt que d'avancer des arguments sur le fond, ce que l'on pourrait pourtant attendre d'un parlementaire, qui plus est au sein de l'enceinte parlementaire!!
Mme Royal a immédiatement exigé des excuses publiques que vous n'avez pas daigné faire . Quand le président de l'Assemblée nationale vous a invité à exprimer des regrets, vous avez refusé de le faire.
Avec le réseau "Encore féministes !", je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal,
ce qui serait, de mon point de vue, de mise pour un "gentleman" de votre classe aristocrate ne pouvant tomber si bas dans la vulgarité!
Sincèrement vôtre
Isabelle Jacob

28 nov. 02
Monsieur, je viens d'apprendre les propos que vous avez tenus à Segolène Royal. Etant française, doctorante, citoyenne et femme, je peux vous dire que la discrimination sexuelle n'est pas une donnée virtuelle, des chiffres l'appuient malheureusement tous les jours.
Il semble donc primordial que le respect dû aux femmes s'applique à tous les niveaux de la société, y compris à l'Assemblée nationale.
Je pense que les hommes et les femmes politiques, les parlementaires, les sénateurs devraient rajouter à leur cursus, aussi prestigieux soit-il, une formation sur les rapports sociaux entre hommes et femmes, sur l'égalité, sur la parité, sur les droits des hommes et des femmes.
Avec le réseau "Encore féministes !", je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal. »
Stéphanie Vella, une jeune femme qui vous respecte en tant qu'être humain

29 nov. 02
Monsieur,
Lors des débats à l'Assemblée nationale du 26 novembre 2002, vous vous êtes lamentablement illustré en adressant à Madame Ségolène Royal un insulte à connotation sexiste ; insulte que vous avez refusé de retirer malgré la possibilité qui vous en a été donnée.
Votre attitude est tout à fait indigne d'un représentant de la nation et je vous demande de faire des excuses publiques.
Véronique Jourde

A l’heure où la montée de la violence sexiste contre les femmes ravale la France au rang des pays barbares, où femmes et jeunes filles courent un risque mortel dès qu’elles sortent dans la rue la nuit tombée, où les insultes sexistes, les agressions symboliques par la publicité ainsi que le discours pornophile qui s’étale dans certains media osant encore se réclamer de valeurs progressistes sont le lot quotidien des citoyennes de ce pays, à l’heure où près d’une femme sur 5 a été ou est victime d’attaques sexuelles ainsi que de violence conjugale, je trouve inadmissible qu’un représentant public se permette d’exhaler sa misogynie personnelle en insultant publiquement une collègue.
Si Madame Royal avait été membre d’une minorité ethnique, vous seriez certainement gardé d’utiliser à son encontre les expression racistes issues du colonialisme français, car elle aurait alors été en droit de vous poursuivre en justice.
Je précise que je défends Madame Royal en tant que femme et pas du tout pour ses idées sur la famille ni pour certaines de ses réformes que je juge désastreuses ..
Avec le réseau "Encore féministes !", je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal. »
K. Dieschbourg

Monsieur,
Lors des débats à l'Assemblée nationale du 26 novembre 2002, vous avez dit à Mme Royal : « Quand on donne des leçons de morale, Madame Royal, il faut avoir les culottes propres. Vous ne les avez pas ! » Vous vous êtes défendu de cette attaque peu glorieuse, en prétextant que femme et homme portent des culottes. Il me semble évidemment que vous n' auriez jamais utilisé une expression aussi grossière et aussi connotée sexuellement à l'égard d'un de vos collègues masculins.
Si vous prétendez représenter la France, Monsieur, représentez-la dans sa totalité et sachez vous en montrer digne en tâchant d'élever le débat et en gardant pour vous votre misogynie et votre machisme.
Vous adresser ainsi à Mme Royal est indigne de la représentation nationale.
Mme Royal a immédiatement exigé des excuses publiques que vous n'avez pas faites. Quand le président de l'Assemblée nationale vous a invité à exprimer des regrets, vous avez refusé de le faire.
Avec le réseau "Encore féministes !", je vous demande de faire des excuses publiques à Mme Royal. »
Gaëlle Coudurier-Abaléa

30 nov. 02
Honneur oblige, mais où met-il son honneur ?, M.curson ne s’excuse pas mais tente de se justifier, sans discrétion ; non les hommes aujourd'hui ne portent pas de culottes, à moins qu'il ne s'agisse de cavalier ; mais ne sommes nous pas là où justement il nous a mis : sur un tempo cavalier .
M.Curson, pensait probablement aux culottes que portaient les nobles aux temps de nos rois, oubliant que dans notre république aujourd'hui il n'y a plus que des sans-culottes ; mais dérapages et lapsus c'est un peu trop : qu'est-ce qui le troublait donc à ce point ? se demande mon psychanalyste, car ce ne peut pas être à son âge une démence sénile qui ferait défaillir sa mémoire ; est-ce qu'une désinvolture outrée peut avoir les mêmes effets ? ou bien simplement une bonne petite vanité assortie d'autosatisfaction qui nous mène droit à la stupidité ? je n'ai pas de réponse mais à coup sûr ce monsieur n'en est pas un qui manque à ce point de dignité.
M.Charles-Amédée du Buisson de Courson : le malappris ou le voleur volé
Monsieur,
Vous accusez Mme Ségolène Royal de vouloir donner des leçons de morale ; qui a le moindre sens de l'humour sourit à « votre » leçon de morale , vous conduisant en quelque sorte comme le voleur volé ; et qu'il s'agisse de mains sales ou de culottes propres, en tout cas vos paroles malodorantes, dont l'absence de noblesse, c'est un euphémisme, ne vous font pas honneur.
Elles ne sont pas seulement insultantes pour Mme Ségolène Royal elle-même en tant que personne, mais aussi insultante pour le peuple Français qu'elle représente à travers son ministère, cette plèbe, dont la plus grande moitié sont des femmes, qui peut sentir filtrer le mépris que vous lui portez à travers votre superbe .
Vous semblez avoir oublié que vous êtes né d'une femme qui vous a enfanté dans le sang et qui pour vous avoir donné la vie a dû porter des culottes tachées de sang , et vous avez l'air aussi d'avoir oublié qu'elle a dû laver vos culottes sales quand vous n'étiez encore qu'un enfant « pas propre ». Mais aujourd'hui il semblerait que vous ayez aussi oublié vos leçons de propreté et, comme un petit garçon malpropre qui fait dans sa culotte avec un certain plaisir, que vous vous soyez complu dans les propos sales que vous avez osé prononcer en pleine Assemblée .
M.N.ROBLES

Monsieur
j'ai de bonnes raisons de ne pas avoir aprécié l'action de Mme Royal, lorsqu'elle était au gouvernement, mais je ne pense pas que cela justifie qu'on l'humilie.
L'argument que vous avez utilisé à l'Assemblée Nationale est indigne d'un député.
Les idées n'avancent pas quand on quitte le terrain de la raison et quand on joue sur les sentiments, surtout les plus bas, comme les vôtres, on se discrédite.
En tant que femme, je me sens visée par cette insulte, c'est pourquoi je vous prie de faire des excuses publiques non seulement à Mme Royal, mais à toutes les femmes de tous les partis, y compris le vôtre, ou sans parti.
Pas de salutations respectueuses, tant que vous n'aurez pas plus de respect pour l'autre moitié de l'humanité.
Mme Crouzet Eliane Nîmes

Monsieur,
Dans notre campagne profonde nous arrivent les échos de la séance du 26 novembre 2002 à l'Assemblée nationale.
Il semblerait que vous ne vous soyez pas comporté en « gentilhomme » envers Ségolène Royal que vous avez agressée verbalement, en termes révélateurs d'une misogynie caractérisée..
La renvoyant à ses « culottes », propres ou non, vous l'avez réduite à ce lieu du corps des femmes qui vous font saliver ou mépriser. Les culottes des hommes que vous donnez comme prétexte à ce « bon mot » n'ont rien à voir avec le dédain que vous vouliez signifier à une femme qui ne pense pas comme vous.
Les bancs de l'UMP vous ayant applaudi (probablement pas les femmes), nous avons le regret de penser que le manque de délicatesse masculine n'a pas de couleur politique. Le pire est que vous vous soyez refusé à toute excuse publique, semble-t-il, jusqu'à nouvel ordre.
Nous venons vous demander ici même de renoncer à votre superbe pour vous plier à la moindre des politesses envers un être humain, qu'il soit de votre sexe ou non. Cela vous honorerait.
Vous habitez une ville dont est issue la famille de Rauglaudre, et nous sommes navrés de savoir que le manque d'éducation élémentaire y a droit de cité.
Ségolène Royal a gardé son calme, paraît-il, mais est restée ferme sur sa position de femme ramenée au sexe, que certains voudraient bien encore éviter, tout en en profitant.
Dans l'espoir qu'au cours de cette fin de semaine vous avez réfléchi, nous souhaitons, comme beaucoup, que vous soyez prêt à une « repentance » publique.
Veuillez recevoir nos salutations.
Claudie de Rauglaudre

2 décembre 2002
Monsieur
Il me semble que vous n'avez pas encore jugé bon de faire des excuses à Mme Royal. Il est dommage que parmi tous ceux qui vous ont applaudi (un peu vite), personne ne vous ait conseillé de le faire, à moins que vous n'écoutiez plus personne...
Il y a des limites à ne pas dépasser : quand on ne maîtrise pas son propos, on se tait. Vous saviez très bien toute l'ambiguité du terme "Culotte" et vous en avez joué : c'était grossier, stupide et surtout dégradant. J'espère que Mme Bachelot saura vous ramener à un minimum de dignité et de politesse. Vous avez deux républiques de retard.
Bruno FRANCOMME

16 décembre 2002
Ras le bol du sexisme !
Je ne suis pas de gauche, j'adhère à l'UMP. Je trouve de plus en plus INSUPPORTABLES ces sorties dégradantes.
En Irak on décapite (les femmes)
En Turquie, qu'on veut faire entrer en Europe, on pratique des tests de virginité sur les femmes)
Au Maroc, régime civil spécial (pour les femmes)
Nigéria, lapidation (des femmes)
France, jets d'acides (sur les femmes)
France, on les brûle vives (Sohane, une femme) ......
A l'Assemblée, quand on peut s'en prendre de la manière le plus minable, on ne se gêne pas.
Honte sur vous !
Je me sens aussi insultée que Ségolène Royal.
Je demande donc moi aussi des excuses publiques de votre part.
Laurence Lemaire

IL A RÉPONDU à une membre du réseau :
"Paris, le 10 décembre 2002
Madame,
J'ai pris connaissance avec la plus grande attention du courrier que vous avez bien voulu m'adresser le 1er décembre dernier, concernant mon intervention, lors des débats du 26 novembre 2002 à l'Assemblée nationale.
Il existe un proverbe africain : "Quand on monte au cocotier, il faut avoir les culottes propres" qui est plein de sagesse. Ceci n'a rien à voir avec une quelconque attitude sexiste. Il signifie qu'il faut se garder des leçons de morale, quand on est dans l'opposition, alors qu'on a fait l'inverse quand on était au pouvoir. Pour être précis, Madame Royal a attaqué l'actuelle majorité nationale, en expliquant que nous étions contre l'autonomie financière des collectivités locales, alors qu'elle a appartenu à un gouvernement qui, à cinq reprises, entre 1997 et 2002, a porté atteinte à ce principe.
Je vous prie de croire, Madame, à l'expression de mes sentiments les meilleurs.
signé : Charles de Courson "

Cette réponse est insatisfaisante. Nous demandons de nouveau DES EXCUSES.

Écrivez :
Son adresse courriel : cdecourson@assemblee-nationale.fr
Par la poste : Assemblée nationale 126 rue de l'Université 75355 Paris 07