Encore feministes !

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"Nous sommes toutes de mauvaises mères !" 25 janvier 2003

 

Nous, "Encore féministes !", réuni-e-s le 25 janvier 2003 à Paris, adressons un message de solidarité et de soutien à Isabelle P., 42 ans, condamnée par le tribunal de Bourg-en-Bresse pour « négligence éducative » à un mois de prison avec sursis, avec trois ans de mise à l'épreuve.

Les faits
(relevés dans la presse, notamment l’article d’Elisabeth Fleury, Le Parisien, 13 janv.) : Isabelle P., 42 ans, employée communale à Bourg-en-Bresse, mère de trois fils âgés de 16, 14 et 5 ans, a été condamnée le 10 janvier 2003 à un mois de prison avec sursis, assorti de trois ans de mise à l'épreuve pour « négligence délibérée et répétée » dans l'éducation de ses deux aînés.
La condamnation se fonde sur l'article 227-17 du Code pénal : « le fait par le père ou la mère légitime, naturel ou adoptif, de se soustraire sans motif légitime à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur, est puni de 2 ans d'emprisonnement et de 200.000 F d'amende." (~ 30.000 ¤) ».
Vol de mobylettes, feux de poubelles, tags : des faits répétés pendant des mois et commis par les deux adolescents. Après plusieurs avertissements, le procureur de la République de l'Ain a décidé de poursuivre Isabelle P.. Celle-ci s’est dite dépassée par l'éducation de ses enfants qu’elle assume seule depuis le départ de son concubin, dont le tribunal a rappelé "la violence destructrice". Elle a déclaré que les aînés avaient été perturbés par la demande du père d’être déchu de son autorité parentale.
Le procureur a dit espérer que « cette épreuve, tant pour la mère que pour les enfants, aurait malgré la légèreté de la peine une valeur pédagogique ». Il a déclaré : « Leur laisser les clefs la nuit alors qu’elle sait qu’ils font des bêtises, c’est du laxisme éducatif. »

Nos questions
Quel parent ayant élevé seul-e des adolescents pourrait condamner Isabelle P. ? Critiquer est aisé, éduquer est difficile. Une telle sanction nous scandalise.
Au lieu d’enfoncer cette mère avec un tel jugement, ne vaut-il pas mieux l’aider à assumer une charge si lourde ? La réponse d’une société démocratique ne devrait-elle pas être axée sur la prévention et le soutien éducatif, plutôt que sur la répression ?
Un mois de prison avec sursis, avec trois ans de mise à l'épreuve : ce n’est pas une « peine légère ». Qui pourrait assurer que ses propres enfants ne feront aucune bêtise pendant trois ans ?

Notre message de soutien
Madame,
Vous avez été condamnée pour avoir, entre autres faits, donné à votre fils de quatorze ans la clef de la maison. Il en a profité pour sortir la nuit pendant votre sommeil et faire des bêtises.
Nous déclarons avoir toutes laissé la clef à nos enfants.
Nous insistons sur le fait que le père des enfants, parti sans payer de pension et ayant demandé à être déchu de son autorité parentale, n’a pas été inquiété.
»

Premier-es signataires : Benoîte Groult (écrivaine), Yvette Roudy (ancienne ministre des Droits de la femme), Suzanne Képès (médecin), Olympia Alberti (écrivaine), Florence Montreynaud (écrivaine), Regan Kramer (journaliste), et une cinquantaine de membres du réseau "Encore féministes !"

Autres personnes qui cosignent ce message
Marc Lipinski
Elise Thiébaut, Femmes solidaires
Catherine François
liliane kandel, sociologue
Michèle PERROT, historienne
Spasa Ratkovic
Nicole Berline
Diane potiron
Josette IMBERT
Fabienne Vansteenkiste (infographiste)
Geneviève Sellier
Catherine Deudon
Xavière Gauthier (maîtresse de conférences, écrivaine)
Isabelle Vassas
Marie HARTMANN, 32 ans, Professeur des Ecoles
Murielle Pigot
Cathy Bernheim, écrivain
Patricia Landry
Françoise Thébaud
Yvette Godin
malka marcovich
Collectif BNET_F_NSOUMER
Françoise d'Azémar


Cosignent le message de soutien en ajoutant des commentaires :

Une mère dépassée par les événements ne devrait pas être condamnée de la sorte. On veut en faire un exemple qui ne règlera rien du tout. Cette femme n'a nul besoin d'être emprisonnée, déjà qu'elle l'était par inconscience de ne pouvoir demander de l'aide auprès d'instances qui l'auraient soutenue dans un tel cas. L'inconscience est-elle condamnable ? Le père ne fut pas inquiété parce que la loi "patriarcale" l'a déchu de sa paternité à sa demande. À croire que ces enfants furent conçus de façon surnaturelle, selon la loi qui sévit. Un jugement déplorable qui aurait intérêt à être révisé sinon, faudrait agrandir les prisons pour mères aussi défaillantes que ne l'est la justice. De quoi j'me mêle, moi du Québec pour décrier ainsi la justice française ? Je me mêle des histoires de femmes d'où qu'elles soient. L'injustice envers les femmes m'horripile !
Huguette Bertrand, écrivain et poète (Québec) Canada

Je me permets d'ajouter un témoignage : j'ai deux fils, âgés aujourd'hui de 16 et 13 ans. En 2001, mon fils aîné a vécu une période de "crise d'adolescence" particulièrement difficile et violente, avec des phases de déprime alternant avec des épisodes ultra-agressifs. Il s'est à plusieurs reprises affronté violemment avec son père, jusqu'aux échanges de coups. Par deux fois, pensant que le danger était trop grand, j'ai appelé de l'aide, une fois la police, et une fois le SAMU. Réponse de la police : "madame, les histoires de famille doivent se régler en famille, nous n'intervenons pas". Réponse du médecin (soi-disant spécialisé dans la prise en charge psychologique) : "on ne vient pas la nuit (il était 22h00) pour cela, il faut conduire votre fils demain matin à l'hôpital psychiatrique". Je précise que le gamin faisait déjà 10 cm de plus que moi et n'avait pas la moindre envie de se laisser conduire...
Moralité : heureusement que les choses ont fini par s'arranger d'elles-mêmes, et que mon mari n'est pas un père démissionnaire, mais cela montre bien quel soutien on peut attendre de ceux qui sont si prompts à nous condamner. S'il était arrivé quelque chose, j'aurais de toute façon porté plainte en mentionnant la date et l'heure de mes appels, mais cela n'aurait rien résolu sur le fond.
Moi aussi je travaille et mes enfants ont les clés, et je me suis trouvée impuissante face à certaines situations, alors je suis sans doute une mauvaise mère, comme vous, Isabelle, et les autres signataires.
Sonia Frelot, Ingénieur

je souscris au soutien de cette femme; j'avais eu connaissance de cette sentence aux infos et j'en avais été choquée. Mettre la mère en prison ne va pas aider à préserver les enfants !
Monique Piton

Je demande à être condamnée. Mon fils aîné âgé de 6 ans a volé un jouet à la garderie. Trop pressée à 19h après 3/4 d'heure de train à finir un dossier, j'ai oublié de vérifier ses poches. Le même jour ma fille âgée de 5 ans a colorié de feutre une copine car trop submergée par les tâches ménagères à la maison, je la laisse "maquiller" son frère, et mon dernier fils âgé de 2 ans a mordu un enfant chez sa nourrice. Mon mari a une bonne situation ce qui signifie que son employeur a décidé d'externaliser sur moi la charge des enfants. Je demande donc qu'il soit entendu par le tribunal afin d'examiner sa complicité indirecte avec les faits évoqués.
Christine Schmitt

Madame,
Je souhaite seulement vous faire part de mon indignation devant la condamnation que vous avez reçue. Sachez que je suis solidaire à vous et à toutes les femmes qui veulent dénoncer cette aberration.
Bon courage !
Natasha Bouchard, Québec

Je soutiens des deux mains! ayant moi-même quelques problèmes d'adolescents, et ne les élevant pourtant pas seule, comment ne pas s'indigner, et encore plus de l'impunité de ce père irresponsable. moira sauvage.
Il est tout à fait aberrant de voir un tribunal, dans quelque pays que ce soit et au-delà des artifices juridiques, condamner une femme pour de tels motifs. Alors qu'on sait comment il est difficile d'éduquer des enfants, alors qu'on sait que cela ajoute aux difficultés quand on est seule à assumer ses responsabilités parentales, cette décision de cour vient en remettre en blâmant la mère pour avoir persévéré malgré tout. C'est un coup de main qui aurait été nécessaire, pas un coup bas!
Jean-Claude St-Amant Faculté des sciences de l'éducation, Université Laval Québec

Le plus terrible est quand même que cette loi s’applique sur le cas d’une femme seule, qui donne sa vie pour élever ses 3 enfants/adolescents.
Sans aucune aide puisque le père s’est complètement soustrait humainement, financièrement et juridiquement.
Isabelle n’a pas abandonné ses enfants.
Elle les élève, difficilement d’accord,mais elle les élève !
Alors que le père, lui, a abandonné ses 3 enfants.
Il les prive en plus d’aide financière.
Parcontre, sous couvert de la loi, il n’est pas inquièté.
Ce n’est pas en « punissant » Isabelle,en faisant un exemple, que l’État aidera les parents isolés à éduquer leurs enfants !
Je pense que le laxisme se situe surtout dans les lois telles qu’elles sont faites, car dans une société qui se targue du « Liberté, égalité, fraternité », on ne doit pas punir une maman qui élève seule ses 3 enfants, pendant que le père les abandonne complètement à leur sort.
Je trouve qu’Isabelle a beaucoup de courage.
Bailly Magali.

Cette condamnation est scandaleuse.
Nelly Trumel, peintre.

Je veux bien exprimer ma solidarité et soutien. J'étais moi-même parent seule à élever mes enfants, alors je comprends assez bien. Courage.
Frieda Groffy- Poète, journaliste/ Belgique

Oui, c'est bien facile de juger ! Pourquoi tout retomberait-il sur la mère ?
Moi aussi j'ai donné les clé à un ado de cet âge !
Incroyable cette injustice.
Nous somme avec vous.
Vous avez notre soutien !
Nicole ERNEST

Je marque ma solidarité à Isabelle P. Avec elle, je note que les mères sont toujours tenues responsables de leurs enfants lorsqu'ils font des bêtises et c'est trop souvent le seul père qui est crédité lorsqu'ils se "conduisent bien". Il faut que cela change et que la société dans son ensemble, et à commencer par la justice, arrête de déresponsabiliser les pères et parallèlement, de faire peser toute la charge, morale et matérielle, sur les seules mères tout en ne levant pas le petit doigt pour leur apporter une aide (cf. le vote, sans cesse remis en Belgique, d'un Fonds pour les créances alimentaires).
Ouardia DERRICHE, Vice-présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique, Bruxelles

Je ne comprends pas que l'on puisse prendre une telle décision aujourd'hui. Je ne comprends pas que l'on ne poursuive pas le père. Ne serait-il pas judicieux de condamner la lâcheté du père plutot que de condamner la mère qui fait tout ce qu'elle peut?
Donner les clés à son fils de 14 ans me semble normal dans la mesure où c'est à cet âge là que l'on prépare les enfants à être des adultes.
Moi à 14 ans je me suis retrouvée au poste parce que je faisais également le mur, pour aller voir des copains. Et pouf un jour ben betise et donc commissariat. Bon je me suis pris un sermon par les flics puis une belle punition par mes parents.
C'est en étant, moi, "condamnée" que j'ai pris conscience de ma bêtise. Si mes parents avaient pris pour moi et bien j'aurais continué mes conneries!
Alors la question est de savoir si les betises des enfants sont systématiquement du fait de l'éducation "mal gérée", du fait de l'age (et oui à cet age là qu'on le veuille ou non on a tous fait des betises!!) ou du fait de ne pas punir ceux qui font les betises. Car sans aller jusqu'à la prison ni la garde à vue (à cet age tout de meme!) je pense que mettre les points sur les i ne fait pas de mal. En tout cas moi ça m'a réussi.
Ensuite je pense sincèrement que le père devrait etre entendu par les autorités et condamné également, s'ils condamnent la mère très bien mais le père? C'est pas l'homme qui est censé représenter l'autorité selon nos chers dirigants, patriarques, machos tout le tralala????
Alors moi je pose la question : quel exemple de lacheté, de fuite devant les responsabilité et devant l'éducation de ses enfants donne ce père à ses enfants? Ne sont-ce pas suffisamment d'éléments condamnables?????
Non mais c'est vrai quoi, ça joue les hommes, les bonhommes, les vrais les durs et puis ça joue queue basse quand il s'agit de prendre de vraies responsabilités??? Y'en a, sincèrement, ils sont magnifiques!
Je suis de tout coeur avec Isabelle P. S'il faut ouvrir sa bouche, signer quoi que ce qoit, en parler autour de soi, manifester ou quoi je suis là.
Courage. Nous gagnerons.
Célina BARAHONA

Je suis solidaire d’Isabelle P. en tant que concubine mère de deux enfants de 13 et 19 ans.
Encarnacion Gimenez (conseil en édition d’entreprise)

je signe ! Comme chercheure sur le travail des femmes et comme "mère monoparentale".
Pascale Molinier Psychologue du travail, CNAM.

je ne suis pas encore maman mais j'ai un frère qui est plus jeune et avec beaucoup de différence et ma mère nous a toujours donné les clés. Notre chance à nous deux c'est que l'on n'avait pas de soucis ou problème familial.
certains jugements sont très loin des réalités et de la dureté de la vie......
bonne chance à elle, courage
fatine-nicole Aboulfadl

Y a-t-il beaucoup de pères condamnés pour ce motif ? Et comment se fait-il que ce père ait pu obtenir d'être déchargé gratuitement de ses responsabilités familiales. Et combien de pères devraient être condamnés pour abandon de famille, ce qui me paraît autrement plus grave ?
Le motif : "le fait par le père ou la mère légitime, naturel ou adoptif, de se soustraire sans motif légitime à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur, est puni de 2 ans d'emprisonnement et de 200.000 F d'amende." aurait dû s'adresser d'abord au père. C'est ça, la Justice ?
Sylvère Labis

Je tiens à vous manifester ma solidarité en tant que mère et femme.
J'ai l'exemple de trois femmes divorcées très proches de moi : les trois assument leur rôle de mère (elles ont la garde des enfants) tandis que les pères refont leur vie tranquillement, quasiment en "célibataires" et en ne respectant pas leur obligations comme la loi leur a enjoint de faire vis à vis de leurs enfants. Je ne sais pas si c'est comme ça dans la majorité des cas (?) mais ce que je n'admets pas, à travers votre histoire, c'est que la société fait porter une fois de plus la responsabilité de l'éducation des enfants aux mères, les déclarant seules responsables des bêtises qu'ils peuvent commettre tandis que les "pères" bénéficient de mesures de complaisance. C'est d'une injustice flagrante !!! Le règne du patriarcat a encore de beaux jours devant lui !!!
J'espère que vous réussirez à faire valoir vos droits eu égard à votre situation particulière (ex-mari violent) et sachez que je vous soutiens de tout coeur !
Laure Pelletier

Je fus une très mauvaise mère, puisque, alors que j’étais malade des oreillons, mon petit de 2 ans partit un jour à l’aventure hors de la maison, dans le quartier. Son père avait fui la contagion, et donc n’assurait plus la surveillance. Et j’avais 40° de fièvre. Par chance, je le rattrapai avant qu’il ne lui arrivât malheur… Ne parlons pas de ma mère qui avait la fâcheuse habitude de me perdre, en ville, en forêt… ou n’importe où…
Nous sommes toutes et tous de très mauvais parents, responsables, mais pas coupables… Il faut insister sur la contradiction de notre droit pénal: les parents sont responsables de leurs enfants et de leurs actes jusqu’à la majorité pénale, mais ne sont pas coupables des méfaits de leur progéniture. Leur appliquer une sanction pénale est illégitime.
De plus tout principe de sanction collective est exclue de notre droit.
Rappelons aussi que la fessée (contrôlée et de sang-froid) est désormais proscrite. Même si elle est fort critiquable, elle est parfois le moyen de faire comprendre une limite à ne pas dépasser pour les jeunes enfants.
Une réforme s’impose donc pour envisager une aide éducative “obligatoire” pour ces familles dont les gamins dérapent, une peine de “réparation” pour les jeunes, et des poursuites contre les pères défaillants.
Dans ce cas le père doit subir au moins la même peine que la mère, et de plus, il doit assistance à ses enfants… c’est une règle b.a. ba du code civil…
Nos encouragements à cette mère en difficulté. Pas de cris, pas de chantage affectif, mais de la fermeté, des explications, du dialogue, une thérapie familiale peuvent être un moyen de redresser la barre.
Être parent reste une aventure périlleuse, et nous avons tous des épreuves et des raisons de culpabiliser.
Catherine Gervois

Qu'est-ce qu'une mauvaise mère pour la justice de Bourg-en-Bresse? Je me demande si, au cas où il s'agirait d'un "mauvais père", il y aurait procès et condamnation? A suivre. Attention, danger! Cette condamnation est scandaleusement sexiste.
Maryse Wolinski

Cette réponse de la justice n'est pas celle qui doit être faite par une société juste et responsable. Nous devons aider des parents de bonne volonté qui ont des difficultés à élever leurs enfants. Nous devons solidairement et à tous les niveaux (voisinage, école, justice ...) trouver ensemble des solutions au lieu de chercher des boucs émissaires sur lesquels nous nous déchargeons de notre responsabilité.
Jacques Lebiedinsky

Bonjour Isabelle,
Moi aussi, je voudrais vous exprimer mon soutien et surtout mon indignation pour votre condamnation. J'ai très peur de ces nouveaux jugements qui font payer sans résoudre la base des vrais problèmes. Je suis profondément choquée par votre histoire et je me sens tellement démunie face à cette situation. Je voudrais donc juste vous dire qu'il n'y a pas de mauvaise mère et qu'on est toujours la meilleure qui puisse être pour nos enfants. Nous serons jugées par eux, adultes, mais je ne laisse, pour ma part, à personne le droit de juger du fait que je sois bonne ou mauvaise mère et je sais que vous êtes leur bonne mère !
Amitiés,
Bernadette Satomura-Gilbert

Tout à fait solidaire. La "sanction" scandalisera sans doute vos fils. le problème c'est qu'ils en seront d'autant plus révoltés contre la société et bonjour les vols et les tags. Cordialement,
Agnès Sikivie, Enseignante, militante ECOLO et surtout mère célibataire de deux adolescents qui ont les clés de la maison.

Lettre ouverte aux pères fouettards et à leurs inspirateurs.
Je l'ai entendue, Isabelle, interviewée par une journaliste de France Inter, dire sa peur pour ses enfants, son incompréhension, avec une dignité et une force inconnues à la plupart des ces législateurs, juges, et autres Pères Fouettards, qui décident, finalement, de mettre femmes et enfants en prison. C'est tellement plus simple, et tellement dans la logique de la domination patriarcale...
Voici donc une nouvelle engeance politique et institutionnelle, archi-réactionnaire et arc-boutée sur des privilèges et principes de toute façon moribonds et parfaitement décadents : la faille éducative vient toujours de la mère, brave domestique, qui est potentiellement, ne l'oublions pas, la pute que l'on pourra également mettre en prison après usage, (et/ou en maison close, selon les besoins)... et avant de continuer à lui soutirer son pognon !
Et maintenant, chers freudiens, analysons un peu le degré d'irresponsabilité des tenants d'une telle politique :
Quels sentiments de culpabilité vont avoir des enfants dont la mère est mise en prison "à cause de leurs bêtises" ?
Quelle médiation leur permettra d'éteindre les feux de la haine envers cette société, quelle main soignera les blessures du désespoir et de l'humiliation ?
Quels discours moraux tiendront encore, face à ces jeunes, après que vous les aurez lâchement abandonnés et marginalisés ?
Quels modèles de courage, d'amour filial, et de relations aux autres, leur laisserez-vous en héritage après avoir dévalorisé et mis en prison des parents en difficulté ?
Vos modèles de pensée sont dépassés, brutaux et archaïques.
La différence entre vous et nous, c'est que la vie nous apprend, presque toujours à nos dépens, et de par notre longue histoire d'opprimées, que la toute-puissance est une illusion masculine dévastatrice.
Devenus adultes, vous vous acharnez à transformer l'illusion en réalité, refusant de renoncer aux bénéfices et avantages indus que vous en tirez. Et construisez autour, des sommes de justifications en désignant ceux et celles que vous opprimez comme coupables et responsables... Comme ça, tout le système est parfaitement verrouillé !
Abus de pouvoir et brutalités parachèvent le dispositif et permettent de le maintenir.
La différence entre vous, et nous mères indignes, c'est l'humilité de ceux qui ne prétendent pas garder, ni conquérir le pouvoir... La différence entre vous et nous, c'est l'illégitimité de vos prétentions, la démesure et le cynisme de vos ambitions. La différence entre vous et nous, c'est ce monde dangereux et guerrier que vous nous laissez, c'est cet avenir que nous voulons plus serein et vers lequel nous portons nos enfants.
La différence entre vous, et nous, les "Isabelle" mauvaises mères, c'est que tous les enfants du monde sont nos enfants. Les enfants d'Isabelle sont nos enfants. Mettez-nous donc toutes en prison !!!!
Marie-Eve Dossat.

Madame,
La justice vous a condamnée du haut de ses théories et de ses dorures. Elle n'a fait que se soumettre à l'air du temps, brutal et infantilisant.
Comme vous, je vis dans le monde réel et je sais combien il peut être loin des théories de salon. Je vous comprends et je vous soutiens. Dans quelques années, c'est moi qui vais donner la clé à ma fille, sans garantie, mais sans états d'âme. Bien à vous.Bruno FRANCOMME

Bonjour Isabelle, J'élève seule mon fils de 8 ans, le papa se manifestant plus ou moins i(r)régulièrement. Je sais que nous toutes, faisons ce que nous pouvons comme nous le pouvons, entre le boulot, le budget, les câlins et les gronderies, la fatigue, le découragement et des moments de joies.
La peine que l'on vous a infligée m'écoeure et je me dis que la France aussi est un drôle de pays, avec une justice à 2 vitesses.
Courage, et que l'avenir vous soit doux...
brigitte bodson, belgique

Pour avoir vécu seule avec deux enfants, je sais quelle est la difficulté de concilier une éducation responsabilisante sans être répressive, et "encadrante" sans être laxiste, tout en travaillant et en gérant les problèmes financiers. Amener des enfants à l'autonomie est la tâche la plus difficile au monde. Il est scandaleux que la mère porte toute la responsabilité de ce lourd travail, et que le père démissionnaire ne soit aucunement inquiété par la justice. De plus, je ne vois pas en quoi une telle condamnation pourra être utile à la mère comme aux enfants.
Je dois préciser que mes deux enfants ados possèdent la clé de la maison, et qu'il ne m'est jamais venu à l'esprit de la leur reprendre toutes les nuits.
Solidairement,
Pascale Charmeil

Chère madame,
Nous les femmes, et les mères en particulier, portons avec vous le poids de tous les maux depuis la nuit des temps. Certains ont même cru bon d'y rajouter depuis peu l'inceste et la pédophilie (nous faisons peur, alors ils se rabattent sur les petites filles), le suicide et l'échec scolaire chez les ados (trop difficile d'être en compétition avec les super jeunes filles d'aujourd'hui). Il est vraiment temps que cela cesse!
J'espère qu'un très grand nombre de personnes vous enverront un petit message pour lever cette chape de culpabilité indigne qu'on aimerait vous faire porter.
Adelphiquement
Florence Ronveaux, Belgique

Bonjour mes amies/is je vous ecris de l’Espagne, Valencia.
-Je suis très surprise de la décision du tribunal de Bourg en Bresse qui a condamné à Isabelle P. à un mois de prison avec sursis, c´est vraiment incroyable !!!! Mais qui a fait cette loi alors, surtout pas des femmes !
-C´est la société la responsable, le manque de valeurs et l´excès de materialisme qui provoque ces comportements dans les adolescents. Que peut faire une mère pour contrôler et élever ses trois enfants si elle travaille, avec le danger d´un monde extérieur si compétitif et insolidaire?
- Et surtout ce que je trouve le plus injuste c´est que le père ne donne même pas à manger à ses enfants, ils vivent avec leur mère, c´est elle qui s´occupe comme elle peut, et c´est elle qui va en prison!!! je ne comprends rien vraiment, où est la logique et la justice là? Pourquoi on ne punit pas le père ? Je ne peux pas croire que le père n´ait aucune responsabilité envers ses enfants selon ce tribunal! Il faut vraiment modifier cette loi, Isabelle souffrait déjà beaucoup, sans aucune aide pour s´occuper de ses trois enfants, surtout les grands et maintenant elle est punie, l´État devrait protéger ces femmes ne pas les punir, olala!
J´espère que la réaction populaire sera suffisante pour empêcher que cette loi s´accomplisse, ou pour que d´autres mères ne soient pas condamnées.
Silvia Barrón
Je signe. Quel parent va boucler son enfant de 14 ans la nuit ? C'est leur maison ou leur prison ? Mes enfants ont une clé depuis l'âge de 10 ans.
D'autre part, il est scandaleux que le père ne soit pas inquiété. Pourquoi continue-t-on à culpabiliser les mères lorsque les enfants font des bêtises ? Les enfants se font à deux. Le jour où les pères prendront la part qui leur revient - 50% - de la responsabilité ménagère et éducative, le monde tournera plus juste.
Marie Gribomont

Je soutiens sans retenue Isabelle P.
Il serait intéressant de demander à ceux qui l'ont condamnée comment ils ont éduqué leurs propres enfants. Moi qui ai eu 4 enfants, j'ai trouvé qu'il était extrêmement difficile de toujours trouver la bonne attitude quand, adolescents, ils faisaient des "conneries".
Comment oser affirmer qu'une condamnation a valeur pédagogique quand on enfonce une personne aux prises à de grandes difficultés dans la vie ?
C'est irresponsable ! J'espère que la maman, avec tous les messages de soutien, va arriver à s'en sortir et à confondre ses juges.
Bon courage,
Gilbert Rachmuhl

J’attendais avec impatience une réaction des féministes face a ce jugement; j'avais été scandalisée en apprenant ce verdict, puis outrée en entendant les commentaires des journalistes, visiblement tou-te-s misogynes ou écervele(e)s. Qu' une lettre de soutien à cette mère circule, tant mieux! Je m'y joins de tout mon coeur et mon esprit.
cecile coudiere

Chère Madame,
Votre condamnation le 10 janvier 2003 pour "négligence éducative" à l'égard de vos enfants ayant commis des actes délictueux m'avait fort surprise, et je dois dire, indignée. Car quel juge peut connaître ce que vit une mère de famille "dépassée", comme vous l'avez dit, par des adolescents sans doute influencés par l'ambiance générale de laisser-aller et peut-être révoltés eux-mêmes par une société qui réprime, sans se soucier vraiment d'aider le milieu familial en difficulté ? Comble de ma propre révolte, c'était que le père, absent et "destructeur lui-même", n'avait pas été incriminé. Une fois de plus, c'est la femme qui porte tout le poids de l'opprobre de ce tribunal, en aucune façon démocratique. J'apprends que le mouvement "Encore féministes" vient vous soutenir, et je tiens à ajouter ma solidarité pour ce que je considère comme une atteinte à la justice la plus élémentaire.
J'espère que notre démarche coopérante sera prise en considération, car quelle est la mère qui n'a pas été parfois débordée par ses propres enfants ? Je vous souhaite beaucoup de courage et vous assure de ma considération, envers et contre tout ce qui afflige votre honneur.
Claudie de Rauglaudre

Cette sentence est un scandale.
Comme si la réponse à une situation difficile pouvait décemment etre la prison et les amendes.
Quelques questions que je voudrais poser au procureur de Bourg : combien de fois a-t-il "descendu" la poubelle ? combien de fois est-il allé à une reunion parents-profs ? combien de fois a-t-il aidé ses gosses a faire leur devoirs ? Punir c'est facile. Eduquer, c'est moins évident.
J'en sais quelque chose : je suis mere célibataire.
Et si je n'ai pas eu de problème trop "criant" avec ma fille c'est une grande part de chance et c'est aussi parce que je n'avais qu'UN seul gosse a assumer.
Isabelle, je suis de tout coeur avec vous.
Et j'espère qu'il se trouvera une Cour d'Appel peuplée de magistrats un tant soit peu humains (et intelligents) pour décider de vous aider plutot que de vous punir d'être "dépassée".
Bon courage
marie france Brusa
PS : et ma fille n'a pas attendu d'avoir 14 ans pour posséder sa propre clé !!!!. Mais peut-etre, Monsieur le Procureur de la République préfère-t-il les parents qui laissent leurs enfants sur le palier plutot que de leur donner une clé ?

Je signe le message de solidarité.
Encore une fois c'est la mère, c'est-à-dire la femme qui porte sur ses épaules la responsabilité concernant les actes de ses enfants. En l'occurence, s'il fallait condamner quelqu'un pourquoi pas le père qui a failli à son rôle paternel ? J'en appelle à toutes les mères : que celle qui ne s'est jamais sentie débordée par le comportement d'un de ses enfants ose jeter la première pierre à cette malheureuse Isabelle.
Cessons de culpabiliser les mères !
Elide Montesi

Chère Madame,
Je voudrais vous exprimer toute ma solidarité après avoir entendu le jugement rendu par le Tribunal au sujet de l'"éducation laxiste" que vous donnez à vos garçons. Lorsque j'ai vu cela à la TV je me suis demandé "mais où est le père ?"; pourquoi seulement la mère est-elle responsable des enfants ?
Je n'ai pas d'enfants, mais je peux aisément m'imaginer la difficulté pour une femme seule qui travaille toute la journée de canaliser l'énergie que déploient des jeunes gens en pleine révolution intérieure, ce d'autant que les circonstances décrites dans le message du réseau "Encore féministes !" ne sont pas favorables pour eux. Je ne veux pas excuser tout ce qu'ils ont pu faire, mais vous condamner vous à un mois de réclusion au lieu de vous aider à assumer cette lourde tâche est hallucinant. Encore une fois, et nous en avons l'exemple tous les jours, c'est toujours la faute aux femmes et aux mères. Les pères peuvent être absents, se défaire de leurs responsabilités, être violents etc. ce n'est pas de leur faute: c'est la faute à la mère !!!!! Je suis scandalisée !!!! Je vous envoie mes meilleurs messages de soutien et je partage votre indignation.
Lorena Parini

Je m'associe à votre message et pense qu'on fait toujours l'impasse sur la responsabilité des pères qui souvent ne sont aucunement inquiétés pour leur comportement d'abandon et de refus face à leurs enfants en laissant toute la charge à des mères qui, on le comprend bien, et malgré tout leur dévouement , elles, à leurs enfants , ne peuvent pas s'ensortir. Dans ce cas, la mère qui assume ses responsabilités plus que le père, se trouve condamnée,elle, et aucunement le père qui s'est complétement désisté de ses responsabilités, ce qui devrait être encore plus condamnable ...il me semble.
Wanda EDDI

Madame,
Pour avoir assumé l'éducation de mes filles seule et pour avoir vécu la solitude que l'on peut éprouver à prendre seule les décisions que suppose cette éducation, je me sens proche de vous et solidaire.
Je vous fais part de mon désaccord concernant votre condamnation que je trouve injuste et je vous assure de mon soutien.
Si vous désirez me contacter par email pour échanger et que votre solitude et chagrin soit moins lourds, j'autorise le site à vous transmettre mon adresse email et je vous répondrais.
Adelphiquement vôtre.
Martine Mangione

En tant que mère qui élève un enfant seul, je soutiens la lutte d'Isabelle P.
Brigitte Gaiffe, 5 fév. 03

Qu'en est il d'une société qui autorise le père à s'affranchir de l'autorité parentale et condamne la mère pour sa faiblesse vis-à-vis de ses trois fils ? Quels pères seront ces garçons ?
Claire Monod, 11 février 2003

Madame, je suis une mauvaise mère, et j'en revendique le droit, dans une société où il n'y a que les hommes qui sont importants, qui décident de tout ce qui est bon pour nous sans nous demander notre avis, et qui ne sont même pas des pères, ni à plus forte raison des mauvais pères. Mon ex-mari m'a fait 2 enfants que j'adore, mais ce parcequ' il a été incapable de se retenir, contrairement à ce qu'il me promettait pour briser ma résistance, tandis que je savais pertinemment quel en serait le résultat.
Mon fils a fait des bêtises, dont je n'ai eu connaissance que plus tard, car il n'a pas été pris. Sinon j'aurais subi le même sort que vous. C'est injuste. Pourquoi n'est-ce pas le père qu'on met en prison ? Parcequ'on le décharge de ses responsabilités ( si tant est qu'il en ait assumé) quand au moment du divorce on confie systématiquement les enfants aux femmes. Tous les devoirs, tous les torts, aucun droit. !!!
Tous nos enfants font des bêtises, mais si la société leur offrait autre chose qu'un monde de misère et d'injustices, de tentations, de frustrations attisées par le spectacle de la corruption et de la richesse insolemment étalées, ils en feraient moins .
Courage. Des femmes et des hommes se battent. Rejoignez-les, ne baissez pas la tête. Les femmes doivent être fières d'être des femmes, et refuser de se laisser écraser.
Amitiés
Eliane Crouzet (Nîmes 30) 21 février 2003

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Expriment un désaccord ou des réserves
Je suis d'accord. Isabelle P n'avait pas à être condamnée de la sorte. En quoi punir les personnes en détresse serait la solution ? C'est vrai que le système judiciaire est organisé de telle manière que malheureusement souvent, on préfère punir que guérir, comme en témoigne la loi Sarkozy sur la prostitution.
En revanche, je ne peux pas être solidaire avec votre collectif dans la cas d'isabelle P pour les raisons suivantes : D'abord, je trouve courageux qu'un père demande à être déchu de l'autorité paternelle. D'autres diront que c'est de l'irresponsabilité tandis que moi je trouve que c'est reconnaître une incapacité à "s'occuper" de ses enfants.
Ça, c'est nouveau. Combien de personnes à l'éducation destructrice ne se posent même pas la question de savoir s'ils sont ou non capables d'élever leurs enfants. Ils vous diront sans se remettre en cause que c'est dû aux enfants difficiles.
Je suis d'accord que "critiquer est aisé, éduquer difficile". C'est pour cela qu'effectivement, nous ne sommes peut-être pas tous capables d'éduquer un enfant. La mère, maternelle, aimante, douce, tendre, telle que des poncifs bien ancrés nous la montrent, peut être parfois tout l'inverse. Je remarque qu'en général, le père est plus facilement incriminé et qu'il est rare de remettre en cause l'éducation donnée par la mère. Et pourtant cela serait intéressant, car montrer que les femmes ne répondant pas forcément à l'image idéalisée de la mère nourricière à l'instinct maternel inné qu'il faut récompenser chaque année par la fête des mères, est peut-être une façon de responsabiliser et d'intéresser davantage les hommes à leur rôle éducatif.
Certes, éduquer est difficile. Nous ne sommes pas toutes des mauvaises mères. Nous ne sommes pas forcément des mauvais pères. Il n'empêche que donner la vie à un enfant est une responsabilité ; mais pas une obligation.
Je trouve qu'il est ambigu d'écrire "nous déclarons avoir toutes laissé la clé à nos enfants". Ca me fait penser à un pédo-criminel qui dirait : "Qui n'a jamais caressé son enfant ?". Je pense que ce jugement ne se fonde pas simplement sur une histoire de clé.
Je suis solidaire avec Isabelle P en tant qu'être humain qui porte un peu d'attention et de sentiment humain à un autre être humain.
En tant que féministe, je me demande si l'histoire d'Isabelle P est un acte sexiste voulant condamner une pseudo incapacité éducative en faisant porter tout le poids de cette "faute" à la mère seule ou si c'est simplement une malheureuse et triste histoire judiciaire.
Dans le doute, et ne voulant pas que mon adhésion renforce la bonne vieille institution "maman", dont le monopole remonte à des générations et ne supporte aucune concurrence, qui n'accepte pour seul partenariat que celui de l'État pour la fourniture de ses pilules, allocations, et pour la mise à disposition de ses structures froides et médicalisées destinées à l'accouchement (comme si accoucher était un acte chirurgical ou les conséquences d'une longue maladie) ; je n'adhère pas complètement à votre message de soutien.
Adelphiquement,
Christelle Gossart

Pas d'accord pour signer ce texte. Il me paraît en effet difficile de se prononcer sur cette affaire, en l'absence de détails supplémentaires, notamment sur les éventuelles menaces physiques des deux fils sur la mère.
Il me semble que vous confondez volontairement et allègrement le fait de "laisser la clef", ce qui est légitime, pour des raisons évidentes d'organisation de la vie quotidienne et "laisser la clef la nuit", terme utilisé par le juge, qui est très différent. On peut très bien envisager de laisser les clefs le jour et de les récupérer la nuit. Je connais une mère dans ma cité qui a opéré ainsi, ayant un ado qui faisait connerie sur connerie la nuit avec la bande de Rébeval (dans le bas-Belleville où je vis). Elle vit également seule, mais c'est vrai, elle est très entourée par ses frères, et le fiston est obligé (par la force physique des frères) de respecter son autorité. Qu'en est-il de cette Isabelle P. ? Je ne sais.
Par contre, entièrement d'accord sur le fait que le père des enfants aurait dû, a minima, être condamné solidairement et même plus durement, l'abandon de ses responsabilités constituant une circonstance aggravante.
Adelphiquement, malgré ce désaccord ponctuel !
Emmanuel Grenier

Ayant exercé durant plusieurs années dans le milieu de la protection de l'enfance, je ne peux admettre ce positionnement. Chaque enfant, puis chaque ado pour se structurer a besoin d'une cadre, de limites. Ces limites, je la sais, les juges pour enfants cherchent qu'elles soient posées en premier par les parents. Je comprends bien la difficulté pour une mère seule d'assumer à la fois la fonction rassurante de la mère et la fonction plus structurante du père. Beaucoup de parents sont en difficulté pour poser ce cadre éducatif mais certains négligent totalement leur responsabilité éducative. Qu'une condamnation soit posée en ce sens m'apparaît juste et je ne peux a priori critiquer.
Maryse Hoyé



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