Encore feministes !

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Ce que le féminisme a apporté aux hommes…
action n°21, à partir de septembre 2004

 

Féministe ? Définition historique : personne œuvrant pour que femmes et hommes soient égaux en droits et en dignité, et pour que ces droits soient appliqués.
Deux siècles de travail féministe ont apporté aux femmes des droits nouveaux : dans presque tous les pays riches, elles sont devenues, au moins dans les textes, les égales des hommes, même si l’évolution des mentalités qui devrait en découler prendra encore du temps…

Les hommes, eux aussi, ont gagné au change : peut-on se sentir libre à côté d’une femme mineure ou servante ? En se délivrant des clichés machistes, certains n’ont-ils pas exploré de nouveaux rôles sociaux, inventé des relations avec des femmes, entre hommes, ou avec leurs propres enfants ? Plus précisément, qu’est-ce que le féminisme a changé pour eux ? Et pour vous ?

Que pensez-vous que le féminisme a apporté aux hommes ? Aux hommes en général, aux hommes autour de vous, et à vous en particulier, si vous êtes un homme ? Que pensez-vous de ces changements?
Si vous voulez bien répondre à ces questions, votre contribution pourra alimenter cette nouvelle rubrique…

DES HOMMES RÉPONDENT
(les premiers textes sont de 2004)
Frédéric Robert
Il me semble que le progrès que le féminisme apporte aux hommes est plutôt évident, puisqu’il s’agit d’améliorer la vie de la majorité des membres de la communauté dont les hommes font partie, hétéros ou pas, enfants ou vieux. Le radicalisme qui accompagne les revendications féministes peut être agaçant pour certains, mais le temps passe et l’égalité entre hommes et femmes s’impose comme un objectif indiscutable.
Ce qui m’importe dans le féminisme, c’est qu’il s’agit de la seule grille de lecture adaptée à l’analyse de sujets complexes : la prostitution, la place de la publicité dans l’espace public, la pornographie, l’éducation, l’économie, l’exploitation des exclus… De ce point de vue, les combats féministes dépassent largement le cadre des femmes et même celui d’une nation.
Pour ce qui est de la vie occidentale et contemporaine, je me félicite évidemment de pouvoir rencontrer des femmes dans un contexte d’égalité, certes relative, mais plus importante que par le passé.
Comme beaucoup d’hommes, je me félicite des progrès que le féminisme a permis; mais je suis incapable de ramener cette question à ma vie personnelle, parce que je manque de recul… ma compagne est une fille de militante féministe. A sa demande – il faut bien l’avouer -, nous nous répartissons les tâches domestiques à égalité, ainsi que l’éducation de notre enfant et les obligations sociales.

Jean-François Debourg

La question que vous avez posée m'a fait réfléchir pendant un moment.
Qu'est-ce que le féminisme m'apporte? Eh bien, directement, le féminisme ne m'apporte rien; mais il m'oblige à faire attention à mes actes ou à mes propos. En fait, désormais, quand je fais quelque chose, je m'oblige à penser si ce que je fais peut faire du tort aux femmes ou filles. Si ! Le féminisme m'aura apporté, en plus de l'attitude responsable, de connaitre et rencontrer des gens bien ; merci.

Ulrich Jochemczak

Même si je ne suis pas la première ni la plus grave victime du machisme, son importance et son omniprésence me donnent l'impression de ne pouvoir exister avec mes convictions. Le peu d'hommes voyant les femmes comme leurs égales sont masqués par tous ces machos qui parlent toujours plus fort que les autres et avec plus d'aplomb puisqu'ils ne doutent pas. Peut-être faut-il pouvoir penser pour douter… Ils croient que nous sommes tous comme eux. Il y a une phrase qui m'exaspère, c'est : "Mais on est tous comme ça". Et bien NON, je ne m'y retrouve pas, ou alors je n'existe pas.
A l'heure actuelle, le féminisme a surtout eu un rôle d'éclaireur pour moi. En effet, il a mis en lumière un problème que, enfant et adolescent, je croyais résolu ou inexistant.
J'ai grandi dans une famille ou le machisme n'existait pour ainsi dire pas (peut-être grâce au féminisme ?), pas de rôles sexuellement définis comme dans les clichés qui arrivaient tout de même jusqu'à moi, pas de contacts avec le monde pervers de la prostitution que je croyais marginale.
Ce n'est qu'au moment de ma période "rebelle revendicateur" qui a coïncidé avec des difficultés relationnelles avec mon amie que je me suis intéressé au problème du machisme. En fait, nos difficultés étaient et sont encore dues au comportement des hommes avec les femmes et l'omniprésence du machisme dans la plupart d'entre eux ; or, quitte à vous paraître niais, je n'avais pas conscience de cette omniprésence.
Je me suis alors intéressé au féminisme qui m'a éclairé sur beaucoup de sujets, et qui a attiré mon attention sur certains comportements. J'ai notamment lu des livres d'Isabelle Alonso, d'autres sur la prostitution, regardé des reportages télévisés d'un autre œil... Tout ça jusqu'au dégoût et l'impression de ne pas exister dans un monde où les hommes ne semblaient être que des pervers, des machos, des violents et/ou des idiots Aujourd'hui je constate tout de même que le féminisme a amené de considérables évolutions dans les mœurs officielles, mais que beaucoup reste à faire sur le terrain et dans les esprits. Et beaucoup peut être fait car l'éducation est la clé. Je refuse l'idée que l'homme soit génétiquement "mauvais", c'est son éducation qui le rend ainsi. L'éducation familiale, sociale et aussi dans le monde actuel médiatique.
En effet j'estime aujourd'hui que les médias font beaucoup de mal au niveau éducatif en faisant passer les femmes pour des potiches (toutes) qui doivent correspondre à des critères (choisis par qui ?), et les hommes pour des pervers (tous) ne voyant en elles que des "objets" sexuels (comme le sous-entendent ces prétendues vérités indiscutables que nous balancent certains psy, et dans lesquelles je ne me reconnais pas). Le phénomène d'identification a alors des répercussions désastreuses sur les comportements actuels des jeunes, voire des moins jeunes. Peut-être faudrait-il plus souvent entendre des gens dire que les relations homme/femme ne sont pas forcément problématiques et pas forcément centrées sur le sexe, que tous les hommes ne sont pas dirigés, obnubilés par leur sexe et que certains sont même capables (quel exploit !) d'aimer une femme (et même une seule) et de la considérer, ainsi que toute femme, comme son égale sans qu'elle corresponde forcément aux "fameux" critères. Il y a peut-être même des hommes capables d'avoir des relations amicales avec des femmes sans être gay et sans se retenir de leur sauter dessus. Mais bon, c'est vrai qu'on ne parle jamais du train qui arrive à l'heure.
Encore un mot sur le féminisme que je soutiens à 100 % en tant que mouvement pacifique pour l'égalité des sexes à la manière d'un Martin Luther King mais que je rejette sous sa forme "Malcolm X" d'un renversement des inégalités et de la vision toujours négative d'hommes qui ne seraient tous que des salauds...

Timothy MIRTHIL

En se délivrant des clichés machistes, certains hommes n'ont-ils pas exploré de nouveaux rôles sociaux, inventé des relations avec des femmes, entre hommes, ou avec leurs propres enfants ?
Oui, et cela est positif bien que le machisme soit souvent confondu avec la virilité et la responsabilité éducative d'un père à l'égard de ses enfants.
Plus précisément, qu'est-ce que le féminisme a changé pour eux ? Et pour vous ?
Rien pour la plupart des hommes, toujours machistes et favorables au patriarcat. Certains, face à la prise en main des femmes par elles-mêmes, ne parviennent pas à trouver de repères.
Le féminisme m'a permis d'en être un
Que pensez-vous de ces changements?
Je pense qu'ils sont la condition logique et dialectique du progrès historique. En prenant leur liberté, les femmes contribuent à la libération de la collectivité humaine.

Henri Boulbès
Ce que le féminisme a apporté aux hommes.
Ou à un homme, moi en l'occurrence.

Quelques remarques préliminaires :
1 Nous sommes en effet en devenir; nous recevons chaque jour des informations nouvelles, nous faisons d'autres réflexions, nous éprouvons d'autres sentiments, nous recevons de nouvelles impressions. Le monde et la vie charrient vers nous un flot continu qui vient battre notre esprit et notre cœur, les pénètre, y laisse des sédiments qui se superposent et se remodèlent sans cesse. Dans ces conditions, comment distinguer ce que nous devons à telle personne, à telle lecture, à tel évènement ?

2 En l'espèce, comment distinguer ce qui m'est venu du féminisme proprement dit de ce qui m'est venu de mai 68, des évènements qui l'ont précédé et suivi, de mon milieu, des évolutions de la pensée pendant cette période ?

3 Et enfin, parle-t-on en parlant de féminisme d'un courant politique constitué, d'une sensibilité, d'une réalité extérieure ? En d'autres termes, est-ce l'évolution générale des mœurs qui est visée par ce mot ? Une sensibilité qui s'est répandue, chez les femmes, mais aussi chez les hommes ? Une pratique militante ?

et une réponse :
Quand j'ai eu vingt ans, la grande question était celle de l'égalité entre hommes et femmes, dans la vie et au travail. L'égalité ne peut pas être un vain mot pour un fils de pauvre. Ce principe m'a paru d'emblée évident. J'ai senti aussi qu'on ne pouvait pas l'affirmer sans le mettre aussitôt en pratique. (Ce qui n'est pas le cas de tous les principes !) Il m'a fait accepter comme allant de soi le partage des tâches ménagères et éducatives.

Il m'a permis ainsi de me situer par rapport à mon milieu d'origine, non pas par la révolte, ni par l'opposition frontale, mais par un comportement : en m'occupant presque ostensiblement de mon fils. Je crois que j'ai achevé ainsi - incomplètement toutefois - la rupture que mes études avaient commencée. Non seulement j'avais une autre culture, je vivais ailleurs, en ville, mais encore j'étais homme différemment.

Dès cette époque, je n'aimais pas être "entre hommes", peut-être parce que je l'avais trop été (en internat), peut-être parce que ma timidité m'interdisait de m'y comporter de la manière attendue. Mais aussi parce que je sentais confusément que l'ambiance entre hommes a quelque chose de faux. On y ment, et on se ment. Les généralités sur "les femmes " me crispaient. De même les obscénités, plaisanteries grasses etc. me faisaient mal, sans que je sache encore très bien pourquoi. Le féminisme m'a conforté dans ce dégoût, en lui donnant une légitimité, et en me faisant comprendre quel mépris ou quelle peur recouvrent ces comportements masculins. Plus anecdotique : il m'a permis de n'avoir pas trop honte de mon ignorance crasse en mécanique, et de mon désintérêt à peu près entier pour les sports d'équipe ! C'est toujours la même rupture, avec un milieu, une culture, une éducation.

Mais on ne guérit jamais tout à fait de son enfance. Le modèle ancien m'imprégnait. Une part de moi aurait sans doute souhaité s'y conformer. J'aurais aussi voulu être un sportif, un conquérant, un séducteur, un chef etc..., affirmer d'une manière ou d'une autre une domination, une supériorité. D'où des conflits intérieurs, des exaspérations, des incompréhensions, etc. Il est difficile, voire parfois douloureux, ne ne pas tenir les rôles auxquels on a été préparé. Ce n'est que plus tard, par ma compagne, que je l'ai compris. J'ai pu, plus ou moins bien, surmonter ces contradictions. Le féminisme m'a donc donné une clé pour entrer en moi-même et ne pas y être entièrement perdu. La connaissance de soi ne se fait que par des remises en question. Le féminisme m'a permis d'avancer dans cette connaissance. Je crois qu'il a été, qu'il est toujours, un des chemins d'un certain accomplissement, très imparfait certes, et qui ne sera jamais achevé. Grâce à lui, je peux ne pas trop mépriser ni moi-même ni mon parcours. Je peux considérer qu'il figure au nombre des deux ou trois choses que je n'ai pas trop ratées...

Enfin, se connaître soi-même, c'est aussi mieux connaître les autres, et mieux vivre avec eux. À travers ce que je lis, entends, à travers nos discussions, j'ai l'impression d'avancer dans la découverte de ce qui était pour moi un "continent noir", les femmes. J'ai certes été sensible très tôt aux stéréotypes, et aux manifestations de sexisme les plus outrées. Mais je n'avais pas toujours compris, et moins encore ressenti, les souffrances qui en découlent… Je crois donc qu'à travers lui, c'est le monde que je perçois autrement, que je ressens autrement, avec plus de richesse, et plus de justesse.

Je pourrais dire que mon "féminisme" a donc été d'abord concret, je voulais qu'il se traduise surtout dans les gestes quotidiens, ce qui somme toute a encore un relent de machisme. (Cela a pour certains l'air d'une faveur : "je t'octroie le privilège de me voir te faire la vaisselle !") Il est ensuite devenu plus intellectuel, plus abstrait. Il devient plus sensible, et donc plus vrai : c'est un peu comme si je me débarrassais enfin de scories machistes bien encombrantes…

ET UNE FEMME
Jeanne Merle
Il ne me semble pas que ce soient les hommes qui se soient "délivrés" des clichés sexistes, mais plutôt les femmes, qui les ont "forcés" à évoluer, au moins en apparence.
Car la plupart des hommes voudraient bien retourner à une société patriarcale, avec les femmes à la maison, à s'occuper des enfants (lire l'article sur le partage des tâches ménagères dans le magazine Top Famille de septembre 2004). Seulement maintenant, beaucoup de femmes n'acceptent plus ce schéma de vie familiale. Elles ne veulent plus des 3 journées de travail. Les hommes sont donc maintenant "obligés" de participer activement aux tâches ménagères, sous peine de vie solitaire.
Concrètement pour moi, le féminisme a fait que j'ai pu faire des études dans l'informatique, secteur économique fortement masculin; je peux vivre avec mon compagnon sans être obligée de me marier; et j'ai pu choisir le moment d'avoir un enfant.
Par contre, le féminisme ne m'a pas apporté le respect de la gent masculine, qui, non contrainte par les lois, continue de mépriser les femmes, que ce soit dans les regards, les propos, ou dans la reconnaissance du travail. Tant qu'aucune loi ne forcera les hommes à respecter les femmes, ils ne le feront pas.
Et d'ailleurs c'est parce que les lois les forcent à faire de la place aux femmes qu'ils ont ce mépris. Mais je ne pense pas que si on avait attendu leur bovouloir, on en serait là ...

Le féminisme a apporté aux hommes la possibilité, s'ils le souhaitent, d'envisager la vie familiale et sociale différemment.
Aujourd'hui les hommes peuvent prendre un congé parental, aller chercher leurs enfants à l'école, faire la cuisine, sans que cela provoque l'hilarité (ou le mépris) chez les autres (hommes et femmes confondus).
Mais pour la majorité des hommes, le féminisme n'est qu'une lubie d'hystériques, sans grand intérêt, et qui les enquiquine plus qu'autre chose, parce que les forçant à "faire de la place" aux femmes.
Le féminisme n'a pas apporté grand chose aux hommes de ma famille (père, grand-père). Ils ont continué à agir comme l'ont toujours fait les hommes, en traitant leurs épouses comme des servantes. Par contre la conséquence de leur non-évolution a été, pour mon père et mon oncle, le divorce demandé par ma mère, ainsi que par ma tante.
Mais, concernant mon père, cela n'a pas été l'occasion d'une remise en question. Pour lui, et les hommes de sa génération, une "bonne" femme est une femme à la cuisine et se taisant.
Pour les hommes de mon entourage (amis, collègues), nés dans les années 60-70, c'est un peu différent, car leurs mères ont connu mai 68 et la prétendue révolution sexuelle (qui n'a eu lieu que pour les jeunes femmes citadines, fortunées et instruites) et les ont éduqués différemment. Ces changements sont certes encourageants, mais beaucoup d'hommes freinent des quatre fers et sans eux, le changement ne pourra pas s'accélerer, puisque ils sont majoritaires aux assemblées législatives, et qu'ils sont nés deux générations après moi.

Jean-Michel, 8 juillet 2010
À première vue la question peut sembler surprenante, un peu comme si on avait une balance égale au départ, sans un sexe dominant et un sexe dominé, des femmes opprimées et des hommes qui oppriment et que, pour compenser la perte des privilèges des « dominants », on leur donne une compensation pour qu'ils ne perdent pas au change, un peu comme dans une grande négociation entre les deux sexes.
En fait, le féminisme ce n'est pas une négociation, c'est l'exigence absolue de libérer complètement les femmes des carcans masculins, à commencer par ceux qui prétendent contrôler leur corps, de les mettre sur un pied d'égalité totale avec les hommes, dans tous les domaines et sans aucune exception ; c'est aussi leur redonner leur mémoire, occultée depuis si longtemps par une histoire partielle et androcentrée et, du même coup, leur confiance et leur fierté de femme.
Cela suppose que les hommes acceptent, de plein gré si possible, un peu poussés souvent (les féministes sont très rarement violentes) de prendre conscience de cet état de choses, puis de se remettre totalement en question, d'abandonner tous leurs privilèges et de vivre avec les femmes, qui sont des êtres humains comme eux, même si, évidemment, la biologie les distingue dans leur sexualité et la reproduction.
Ce n'est pas simple, car c'est une rupture avec des milliers d'années d'habitudes et de schémas mentaux et culturels ; même des hommes ayant fait un travail important sur eux-mêmes et acceptant en théorie le féminisme peuvent légitimement s'inquiéter et se demander où ils mettent le pied. Les femmes aussi, même si elles savent (ou devraient savoir) tout ce qu'elles peuvent attendre de cette révolution, hésitent souvent.
Ce que les hommes peuvent gagner, c'est ce qu'on peut gagner quand on préfère vivre avec un être humain libre et en pleine possession de ses moyens plutôt que de vivre avec un être mutilé et diminué ; c'est de s'enrichir de la force de l'autre plutôt que de jouir de sa faiblesse, de recevoir un amour plein, décidé et convaincu plutôt qu'une jouissance honteuse obtenue sous la contrainte physique ou économique ; c'est découvrir que la femme est aussi protectrice que protégée, que l'homme a le droit de ne pas « réussir » socialement pour avoir une valeur, notamment auprès des femmes, qu'être le plus fort ou le plus performant physiquement n'est pas une obligation pour un homme ni un attribut de sa virilité ; c'est surtout de s'attendre à être surpris des progrès que des femmes épanouies pourront apporter, au-delà de ce que l'on peut imaginer, au progrès humain, y compris et souvent et surtout là où on n'attend généralement pas les femmes, dans les bastions « imprenables » du sexisme machiste, les lignes Maginot imprenables de la « supériorité » masculine.
Au fond, ce que les hommes ont à gagner, c'est de vivre avec les femmes une aventure complètement nouvelle, de découvrir une nouvelle Amérique, vraiment humaine, qui comporte sans doute des risques comme toute aventure, mais où ils sont attendus et souhaités par les femmes.

ET VOUS ?