Encore feministes !

Sommaire

Action n°20 : FAIRE L’AMOUR, PAS LA HAINE !
NON à la virilité machiste ! (sept. 2004)
english translation below
230 hommes ont signé ce manifeste.

 

Cette action est close, une nouvelle est en cours.

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1. Forcer une personne à subir un acte sexuel, c’est la violer.
Imposer à une personne, par la violence, la menace ou le chantage, un rapport sexuel, c’est la détruire au plus intime, en utilisant le sexe comme une arme.
Le viol est un crime. En France, la loi l’a enfin défini comme tel en 1980.

2. Et payer pour avoir accès au sexe d’une personne ?
C’est traiter son corps comme une marchandise, comme de la viande. C’est exercer une violence, que l’argent ne peut ni compenser ni effacer.
Ceux qu’on nomme clients, comme si louer un sexe était une transaction banale, sont plutôt des viandards*. Ils achètent la disponibilité sexuelle d’une personne prostituée qui n’éprouve aucun désir sexuel pour eux. Ils exercent sur elle une domination qui prend une forme sexuelle.
La sexualité payante serait-elle l’un des droits de l’homme ? La demande des viandards justifie les trafics. Le système prostitutionnel organise l’accès d’hommes au sexe d’êtres humains qui sont dans des situations de vulnérabilité. Il profite de la complaisance ou du fatalisme, dans un monde qui a trop longtemps toléré la brutalité machiste, tout en imposant le silence sur ses ravages.
Condamner des personnes prostituées pour racolage, comme le prévoit la loi française de 2003, c’est traiter des victimes en coupables.

***
3. Faire l’amour, avoir une relation sexuelle par désir réciproque, c’est chercher à donner et à recevoir du plaisir, librement.
Il est urgent de développer l’éducation à une sexualité non-sexiste, dans le respect de l’autre.

********************** Florence Montreynaud
* autres noms possibles: prostituants, prostitueurs, putaniers

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Nous, hommes qui cosignons ce Manifeste, nous disons NON au viol, NON à la prostitution !
NON à une virilité machiste qui est violence et domination de certains hommes sur d’autres êtres humains !
OUI à une masculinité qui se construit et se vit dans le respect de l’autre, de sa liberté et de son désir !

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MAKE LOVE,
NOT HATRED !
NO TO MACHO VIRILITY !

1. To force a person to a sex act, is a rape.
To compel somebody, by violence, threats or blackmail, to have sex, is to destroy that person intimately by using sex as a weapon.
Rape is a criminal offence : French legislation eventually acknowledged it in 1980.

2. And to pay to have sex with somebody?
It is to treat a body like merchandise, like meat. It means exercising violence that money can neither compensate nor efface.
Those who are called “clients”, as if renting a sex were an ordinary transaction, are buyers of meat. They buy the sexual availability of a prostituted person who has no sexual desire for them. They dominate her or him sexually.
Is paying for sex one of the rights of men ? The demand of the meat buyers justifies trafficking. The prostitutional system organizes men's access to the sex of human beings in vulnerable situations. It takes advantage of complaisance or fatalism in a world that has, for too long, tolerated male brutality, while imposing silence on its ravages.
Condemning prostituted persons for solicitation, as provided for in the French law of 2003, is to consider that the victims are guilty.

3. To make love, to have a sexual relationship because of mutual desire, is to seek to give and receive pleasure freely.
Florence Montreynaud, 8 March 2003 (translation: Bernice Dubois)

We, men who co-sign this Manifesto, we say NO to rape, NO to prostitution !
NO to a virility that means violence and domination of some men over other human beings !
YES to a masculinity that is constructed and lived in the respect of others, of their freedom and of their desire !

To sign this text, write to encorefeministes(arobase)free.fr

Parmi les premiers signataires
Jean-Claude Barreau (écrivain, Paris)
Christophe Caresche (député, adjoint au maire de Paris)
Hervé Claude (journaliste-écrivain, Paris)
Bernard Clavel (écrivain, Paris)
Yves Contassot (adjoint au maire de Paris)
Jean Ferrat (chanteur, Ardèche)
François Gèze (P-DG des éd. la Découverte, Paris)
Christophe Girard (adjoint au maire de Paris)
Paul Guimard (écrivain, Hyères)
Stéphane Hessel (ambassadeur de France, Paris)
Hugues Jallon (dir. littéraire, éd. La Découverte, Paris)
Patric Jean (cinéaste, Bruxelles)
Axel Kahn (directeur de l’Institut Cochin, Paris)
Alain Lipietz (député européen, Paris)
Marc Lipinski (vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France)
Noël Mamère (député Vert de Gironde)
Francis Mizio (écrivain, Paris)
Jean Mulatier (dessinateur, Paris)
Michel Reilhac (directeur du cinéma de la chaîne ARTE France)
Claude Sérillon (journaliste, Paris)
Pierre Simon (gynécologue-obstétricien, Paris)
Pierre Vidal-Naquet (historien, Paris)
Jean Ziegler (sociologue, Genève)

liste complète ci-dessous

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Si vous êtes une femme, prière de diffuser ce texte autour de vous en invitant des hommes à le signer.

Si vous êtes un homme, vous pouvez signer vous aussi ce texte (en précisant vos prénom et nom, métier et ville de résidence).
Vous pouvez aussi ajouter un commentaire (voir ci-dessous) ou apporter votre contribution à la rubrique « Payer pour ça, c’est nul ! »

LISTE COMPLÈTE DES HOMMES SIGNATAIRES
(à partir d'octobre 2009, la date de la signature est précisée)
L'astérisque qui figure après certains noms signifie que le signataire s'est expliqué sur ses raisons, dans un texte qui figure après la liste.
Quand le pays n'est pas précisé, il s'agit de la France.

Rabah Aït Mouhoub (auditeur, Paris)
Luc Albernhe (technicien informatique, Montpellier)
Fred Alpi (chanteur, Paris)
Jean-Claude Alt (médecin, Le Chesnay)
Jean-Pierre André (dir. de théâtre et metteur en scène, Mesnil-Thomas)
Daniel Andriuzzi (blogger free lance) oct. 09
Karim Aou (conseiller municipal délégué,Villeurbanne)
Patrick Apel-Muller (rédacteur en chef, Arcueil)
Hakim Arabdiou* (Paris)
Jean-Michel Arberet (maire adjoint communiste, Arcueil 94)
Alain Attia (ingénieur, Châtillon)
Jean-Benoit Aussel* (commercial, Toulouse) nov. 09
Azzedine Badis* (étudiant sciences-po, Toulouse)
François Baize (professeur honoraire, Grenoble)
Jean-Claude Barreau (écrivain, Paris)
Christophe Baumes (opticien, Saint-Génis-les-Ollières, 69), janv. 11
Serge Becq (auxiliaire scolaire, artiste, Villeneuve St-Georges) oct. 09
Alan Bennett* (musicien, chef de chœur, Dordogne)
Alain Berestetsky (directeur Fondation 93, Montreuil)
Renaud Berger* (infographiste, Coudekerque-Branche 59) juil. 11
Jean-Luc Bernet (formateur en travail social, Vauvert)
Jean Louis Bévélacqua (bénévole association humanitaire, Montpellier)
Gérard Biard (journaliste, Champigny-sur-Marne 94)
Christophe Blin (designer, Aranjuez, Espagne)
Sébastien Bonay (éducateur, Bois-Guillaume)
Patrick Bonnet (artiste-peintre, Courbevoie)
Bernard Bosc (instituteur, Saint-Germain en Laye)
Henri Boulbés (professeur, Paris)
Jean Bourgeois (technicien audiovisuel, St Germain en Laye)
Jean-Claude Bousquet* (retraité, min. de l'éducation, Québec), déc. 09
Claude Bouville, anthropologue, directeur de recherche au CNRS
Tristan Bregnard (Uzès)
Jean-Pierre Bruhat (ingénieur, Paris)
Lorenz Buergi (architecte, Zurich, Suisse)
Jean-Charles Cabanel (chargé de mission, Lille)
Stéphane Calmeyn (journaliste, Paris)
André Cardineau (retraité, Parthenay)
Christophe Caresche (député, adjoint au maire de Paris)
Michel Carrière (consultant, Paris) août 11
Toni Cavatorta (St Nom la Bretèche) avril 11
Matthieu Cayla (monteur vidéo, Paris)
Jean-Pierre Caminade (ingénieur-chercheur, Chateaufort)
Bernard Charquet* (formateur secteur médico social, Briançon)
Jean-Pierre Charrier (ingénieur, Paris)
Jeff Chartrand* (étudiant, Montréal, Canada)
Pascal Chaufourier (médecin, 95)
Lucas Chuffart (prêtre, Paris)
Hervé Claude (journaliste-écrivain, Paris)
Bernard Clavel (écrivain, Paris)
Yves Contassot (adjoint au maire de Paris)
Yvan Coppin (étudiant, Le Portel)
Alain Coqueugniot (professeur retraité, Nouméa)
David Cormand (comédien, conseiller municipal vert de Canteleu)
Claude Cottet (ingénieur, Thiais)
Jérôme Coudurier-Abaléa (professeur, Paris)
Laurent Cousin (sans emploi, Nice)
Robin Couture (étudiant, Québec)
Henri Couturier (libraire retraité, Rouen)
Olivier Cuzon* (professeur, Brest) juil. 11
Pedro Da Nobrega (auteur, Nice) oct. 09
Olivier Dauba (gamedesigner, Paris)
Joachim Debatty (étudiant, Bouillon, Belgique)
Jean-François Debourg (chômeur, Bourg-en-Bresse)
Frank Delacourt (président d'une association caritative, Paris)
Jean Delage (imprimeur, Le Mans)
Daniel Delanoë (anthropologue, médecin, Paris)
Christian Delarue (secrétaire national du MRAP)
Jean-Jacques Delfour (professeur, Toulouse), juil. 11
Gérard Delobel* (conseil en gestion de patrimoine, Montpellier)
Marius Demers (économiste, Québec)
Yannick Demers (étudiant, Montréal)
Jérôme Deniau (informaticien, Montfort sur Meu )
Laurent Devidal (étudiant en stylisme, Lyon)
Dominique Dubosc (cinéaste, Paris)
Martin Dufresne (traducteur, Montréal) juil. 11
Alain Dumur (masseur, coach sportif, Nantes)
Alain Durand (ajusteur, Evry)
Christian Dyssli* ( informaticien, Besançon )
Roger Ebion (retraité de l'éducation nationale, Sainte-Luce, Martinique)
Mohammed El Farricha (psychologue, Villeurbanne)
Christian Evo (retraité, Muret 31) mars 11
Marien Faure (secrétaire général commission belge, Bruxelles) avril 11
Jean Ferrat (chanteur, Ardèche)
Thierry Flesch (juriste en centre de rétention, Calais)
Philippe Fortier-Charette (étudiant, Sherbrooke, Canada)
Daniel Fouquet (professeur, Marseille)
Marc Fourgeot (acheteur public, Paris) août 11
Antoine Frayssinhes (avocat, Paris)
William Freulon (responsable technique, Henrichemont)
Christian Gagneraud (ingénieur, Toulouse)
Jean-Paul Garagnon (informaticien, syndicaliste, Marseille)
Ico Gasparri (artista fotografo, Milano, Italia) fév. 11
François Gèze (P-DG des éd. la Découverte, Paris)
Michel Giacomelli (employé, Liège)
Pierre-Yves Ginet (photojournaliste, Roanne) sept. 11
Christophe Girard (adjoint au maire de Paris)
Sacha Gironde (enseignant-chercheur, Paris)
Roger Gonnet* (auteur et webmaster)
Mickael Goubet (technicien maintenance, Rouen)
André “Pepito” Gracia* (directeur adjoint, Aix)
Emmanuel Grenier (journaliste, Paris)
Olivier Grunewald (photographe, Paris)
Sylvain Guesdon (dessinateur, Auxerre)
Jacques Guimard* (retraité, Nièvre) juin 11
Paul Guimard (écrivain, Hyères)
David Guitton* (étudiant, Paris) oct. 10
Daniel Guyon (employé de bureau, Paris)
Guy Guyot (commercial, La Ciotat)
Jean-Pierre Hanniet (Oise)
Stéphane Héas (sociologue, université Rennes) nov. 10
Stéphane Hessel (ambassadeur de France, Paris)
Olivier Hulin (webmaster, Suède)
Jean-Jacques Huyse (dirigeant d'entreprise, Bruxelles, Belgique)
Christian Jacquiau (éco-humaniste, auteur, Paris)
Hugues Jallon (directeur littéraire, Paris)
Patric Jean (cinéaste, Bruxelles, Belgique)
Frédéric Jésu (médecin, Paris)
Ulrich Jochemczak (éducateur sportif, Dourdan)
Axel Kahn (directeur de l’Institut Cochin, Paris)
Roger Karoubi (artiste peintre, Hermeray)
Maurice Kernbaum (thérapeute de couple)
Sylvère Labis (ex-informaticien, Paris)
Xavier Lainé* (kinésithérapeute, praticien Feldenkrais, écrivain, Manosque)
David Lamoureux (étudiant, Nice)
Didier Landau (psychologue, Montpellier)
Samuel Landon (concepteur multimedia, Paris)
Richard Lapointe-Goupil (étudiant, Québec, Canada)
Pierre Lassus (directeur de Vues d'enfance, Paris)
Marcel Launay (retraité, Bruz 35)
Gilles Lazimi (médecin, Romainville)
Matt Lechien (écrivain-éditeur, Bourges)
Guillaume Lecointre (chercheur, Paris)
William Ledoux (musicien, Paris)
Laurent Leemans (bibliothécaire, Bruxelles, Belgique)
Hervé Le Meur (chercheur, Paris)
Yves Le Gloahec* (retraité Ptt, Violay 42)
Philippe Liotard (sociologue, Lyon)
Alain Lipietz (député européen, Paris)
Marc Lipinski (vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France)
David de Loenzien (informaticien, le Havre)
Gérard Lopez (psychiatre, Paris)
Christian Magnan (astrophysicien, Montpellier)
Laurent Malet (journaliste, Colombes) oct. 09
Noël Mamère (député Vert de Gironde)
Bruno Marlin (animateur de ligne, Mehun sur Yèvre)
Chrys Leon Kenichi Martens* (étudiant, Koenisghoffen) juil. 11
Miguel Ángel Martín Ramos (conseiller, Bruxelles) avril 11
Xavier Martin-Dupont (webmaster, Paris)
Claude Masset (retraité, Le Boulay) oct. 09
Marc Maurat (professeur, Paris)
Arnaud Maynial (ingénieur, Chatenay Malabry)
Kévin Méchain (étudiant, Montpellier)
Vincent Michard (professeur, Grigny)
Pierre Michel (professeur, Angers)
Pierre-André Milhit* (député au Grand Conseil du canton du Valais, Suisse)
Francis Mizio (écrivain, Paris)
Pierre-Alain Monnet (publicitaire, Versoix/Genève)
Michel Mourrut (retraité, Le Plessis Bouchard)
Gaëtan Moyersoen* (consultant en ressources humaines, Bruxelles) avril 11
Jean Mulatier (dessinateur, Paris)
Josué Mushagalusa Boji* (dir. de société, Kinshasa, R.D. Congo) oct.09
Christophe Niess (journaliste, Saverne) fév. 11
Philippe Nuyt (manager finance, Allemagne)
Stéphane Olaïzola (directeur associé, Bordeaux) nov. 09
Dominique Olivier (ancien chef d’entreprise, Paris)
Jean-Pierre Olivier (médecin, Genève, Suisse)
Benoît Omont* (secrétaire international de la Fédération Abolitionniste Internationale )
Daniel Oriol (agent de maitrise, Roussillon) oct 09
Jean-Marie Orosco* (directeur Informatique, Bruxelles, Belgique)
Rémy Pagani (syndicaliste, Genève, Suisser)
Sylvain Parasie (professeur, Paris)
Pascal Pavie (paysan, Festes)
Jean Claude Pétard (formateur-conseil, Montpellier)
Jérôme Pillon (fonctionnaire territorial, Montreuil 93) juil. 11
Bernard Platon (président d’association, Paris)
Jean-Marc Popineau (enseignant, Roberval)
David Potente (infographiste, Saint-Etienne)
Richard Poulin (sociologue, Ottawa, Canada)
Stéphane Proia (psychologue-psychothérapeute, Montpellier)
Martin Prunières (étudiant, Paris)
Germain Puerta (étudiant, Marseille)
Carlos Quintanilla (agent de maîtrise, Ivry-sur-Seine)
Jacques Raffin* (enseignant, Paris)
Michel Reilhac (directeur du Cinéma de la chaîne ARTE France)
Raoul Relouzat (médecin, Paris)
Denis Reserbat-Plantey* (travailleur social et réalisat. audiovisuel, Poitiers)
Fabrice Ricker (architecte de logiciel, Francfort sur le Main, Allemagne)
Pablo Rieu (juriste, Toulouse) août 11
David Riquet (producteur, Paris), déc. 10
Andrei Rizoiu* (physicien, Roumanie)
Benoit Roberdel (informaticien, Paris)
Frédéric Robert (ingénieur, Paris)
Olivier Roche (attaché d'administration, syndicaliste CGT, Paris) juil. 11
Claude Roda-Daniel (auteur, Haute-Marne)
Benoit Rogeon (chargé de communication, Paris) août 11
Christian Ronsmans* (conférencier, Le Broc 63) mars 11
Daniel Rouzier (retraité de l'Education Nationale, Meylan 38)
Jean-Michel Roy (étudiant, Québec)
Bernard Sabathé* (professeur d'Eps, Agde)
Jean-Claude Saint-Amant (chercheur, Université Laval, Québec)
Alain Santino (anthropologue, Marseille)
Santo (ébéniste d'art, Paris)
Arnaud Schwartz (chargé de mission, Scheibenhard)
Sébastien Segue (étudiant, Limoges)
Fabrice Selingant (poète, syndicaliste, enseignant, Montargis)
Claude Sérillon (journaliste, Paris)
René-Lucien Seynave (vétérinaire, Lille)
Pierre Simon (gynécologue-obstétricien, Paris)
Karim bey Smail oct. 09
Benoît Sollier (animateur auprès de jeunes enfants, Montpellier)
Christophe Soulard (journaliste, Paris)
Abiboulaye Sow (sociologue, Aix-en-Provence)
Eric Stephan* (chargé d'insertion, Nantes)
Jean-Marc Stiévenard (postier, Grenoble) nov. 09
Henri Studer (assistant social, Bruxelles) avril 11
Pascal Taintignies (chef comptable, Lille)
Francois Tessier (programmeur Internet, Sherbrooke, Canada)
Jean-Michel Teyssier (employé de banque, Issy-les-Moulineaux 92) janv. 11
Grégoire Théry (délégué de la Fédération internationale des Droits de l'homme auprès de l'Union européenne, Bruxelles), nov. 10
David Thévenot* (auteur de jeux vidéo, Lille), janv. 11
Simon E.B. Thierry (chercheur en informatique, Strasbourg)
Francis Thomas* (géologue, Izmir, Turquie)
Pierre Vallet (technicien, Grenoble)
Michel Vandermeulen (directeur d'administration, Bruxelles, Belgique)
Priam Van Eeckhout (candidat en droit, Bruxelles, Belgique)
Pierre Varrod (DG des dictionnaires Le Robert, Paris)
Patrick Venturini (coordonnateur petite enfance, Paris)
Gérard Verroust (retraité CNRS, Paris) oct 09
Pierre Vidal-Naquet (historien, Paris)
Jacques Vigneron (professeur São Paulo, Brésil)
Denis Vignes (informaticien, Toulouse)
Sébastien Weber (informaticien, Reims)
Jean-Yves Wilmotte* (ingénieur, Paris), fév. 11
Jean Ziegler (sociologue, Genève, Suisse)

DES HOMMES S’EXPLIQUENT
(les textes les plus récents d'abord)

Renaud Berger, juil. 11
J'ai une grande sœur qui s'est occupée de moi dès mon plus jeune âge, non pas comme mère suppléante mais comme compagne de jeux et confidente. Cela a bien ancré en moi la certitude que, peu importe le sexe, nous sommes tous égaux, dans notre bêtise et dans notre intelligence, et que les différences entre les deux sexes ne sont pas les gouffres insurmontables que les différentes sociétés ont mis en place.
Comment pourrais-je aliéner un autre individu à mes besoins ? Si j'utilisais les services d'une prostituée, je lui nierais toute possibilité d'être mon égale puisque je la relèguerais au statut de produit de consommation courante, choisie pour sa disponibilité du moment.

Chrys Leon Kenichi Martens, juil. 11
Je ne veux pas collaborer avec le système hétérosexiste et anti-LGBTI, spéciste, raciste, etc. Je veux être un homme bon, bien et qui fait le bien, qui aide les autres.

Olivier Cuzon, juil. 11
Parce que même dans le monde libéral, tout ne peut pas s'acheter. En particulier pas l'intégrité sexuelle.

Jacques Guimard, juil. 11
Mes motivations sont simples : je ne crois pas que les femmes aient été créées inférieures aux hommes. Il y a ceux qui ont eu de la chance : une famille, une éducation, un milieu aimant, bref des conditions de vie protectrices ; et des hommes qui pensent que leur honneur se trouve dans la culotte des femmes ! sans compter les malades qui ne savent pas ou ne peuvent-veulent pas maîtriser leurs pulsions !

Gaëtan Moyersoen, avril 11

Pour un retour à la dignité de la femme...et de l'homme.

Christian Ronsmans, mars 11
La prostitution est une violence faite aux femmes. Il n'y a aucune différence entre l'esclavage, ou encore le trafic de chair humaine et la prostitution, y compris la prostitution masculine qu'on oublie trop souvent.
L'être humain n'est pas une marchandise et penser le contraire est une insulte à l'humanité.
Par ailleurs, on ne peut pas à la fois vouloir lutter contre la violence faite aux femmes au quotidien et admettre la prostitution qui est une violence physique, psychologique et morale.
Avoir pour prétexte que la prostitution serait propice à un exutoire social pour un certain nombre d'individus est malsain. Prétendre que c'est en quelque sorte un patrimoine culturel ancestral est abject.
Légaliser la prostitution est une honte. Considérer en conséquence, comme le stipulait déjà Ambroise Paré dans son traité de chirurgie que « La femme est au stade intermédiaire de l'évolution entre l'animal et l'homme » est une monstruosité.
Je soutiens totalement Danièle Bousquet, la députée responsable de la mission parlementaire sur la prostitution qui vise à mettre à l'amende les clients.
Nous sommes en effet, en présence dans la majorité des cas, de réseaux mafieux opérant depuis l'étranger. Si on ne peut supprimer l'offre, sanctionnons la demande pour mieux la tarir.
Si pour certains c'est un exutoire, ça se soigne. Si d'autres, comme je l'ai entendu osent prétendre qu'on ne fera que déplacer le problème comme la Suède qui a déjà pris cette mesure, c'est un argument hypocrite et se défausser à bon compte. J'y vois même un réflexe judéo-chrétien.
Je termine : Non, la femme n'est pas une marchandise qu'on achète à l'étal. Et je souhaiterais qu'on inverse notre regard. Regardez la Femme avec les yeux de l'amour et non de la haine qu'on explicite en l'achetant à vil prix.

Christophe Niess, fév. 11

Si la prostitution n’est pas un délit, relevons cette hypocrisie bien française : la loi de sécurité intérieure de 2003 ayant créé le délit de racolage passif, les contrevenants risquent deux mois de prison et 3.750 € d’amende. C’est ridicule et je désapprouve une réouverture de maisons closes n’étant pas favorable au travail sexuel, lequel instaure une relation de soumission : mon corps m’appartient et ne se marchande pas ! Je déplore, par ailleurs, la bien trop faible application de la loi française sur le viol : de 15 ans de prison à la prison à perpétuité ! Le viol est destructeur de personnalité et brûle le corps de l’intérieur.

Jean-Yves Wilmotte, fév. 11
Au nom de la dignité humaine et de la liberté sexuelle, je m'oppose farouchement à la prostitution.
Expression ultime du patriarcat millénaire, c'est un fantasme ancré dans la culture et donc totalement créé par la société.
Il serait temps de se rendre compte d'une part de la misère humaine, et d'autre part de la dégradation de l'image de toutes les femmes, engendrées par ce fléau.

Christophe Baumes, janv. 11
Les hommes devraient se rendre compte que la prostitution n'est rien d'autre que de l'esclavage moderne, jouant sur la misère et la détresse de milliers de jeunes femmes. Sans oublier toutes celles qui le font sous la menace...
Les arguments contre ce fléau ne manquent pas ; espérons que la France adoptera la politique de la Suède, exemplaire dans ce domaine !

David Thévenot, janv. 11
Lorsque les relations sexuelles s'échangent contre de la monnaie, ça aboutit au pire travail qui soit, le plus destructeur. Je n'hésite plus à parler de viol payé, ou d'achat de viol, pour désigner la prostitution. Actuellement, la monnaie est un outil de pression pour forcer les gens à faire ce qu'ils/elles n'auraient pas fait si ils/elles étaient libres. Et quand il s'agit de louer son corps ou son sexe, c'est son intimité profonde qu'on expose à quelqu'un-e qu'on n'a pas choisi librement, et c'est toujours très destructeur, malgré ce que cherchent à nous faire croire les médias capitalistes ainsi que notre gouvernement, qui minimisent la gravité du sujet, voire le font passer pour épanouissant (l'animateur de télé/radio Cauet, par exemple, est peut-être la face la plus visible de cet iceberg).
Ça concerne aussi la pornographie, qui dans 99 % des cas est de la prostitution filmée. On parle souvent de condamner les sites internet de pédo-pornographie, mais jamais les sites de pornographie "adulte".
Pourquoi ? Est-ce qu'un viol est convenable s'il est fait à une personne adulte qu'on achète ?

David Guitton, oct. 10
La prostitution est encore très souvent justifiée par des arguments sans fondement (par exemple : "sans prostitution, il y aurait davantage de viols") qui escamotent la situation intolérable dans laquelle se trouvent les personnes, femmes ou hommes, qui en sont les victimes. Ces justifications sont socialement acceptées, faussent les termes du débat et contribuent à banaliser le comportement de ceux qui monnaient le sexe et soutiennent ainsi le trafic d'êtres humains.

Marius Demers, janv. 10
J'ai lu avec tristesse divers témoignages d'anciennes prostituées. Je réalise à nouveau l'importance des intervenants dans le milieu, et de leur intégrité, pour aider ces femmes à s'en sortir. La plupart des prostituées ont connu une enfance difficile et des abus de toutes sortes. Il leur a manqué un père, un frère, un parent, un professeur... comme support dans la vie. Parfois il suffit de peu... mais la main tendue est si importante...
Mon message en est un d'espoir. Il faut garder confiance dans l'humanité et continuer le travail de sensibilisation. J'aimerais dire aux personnes prises dans ce milieu de garder espoir. Une autre vie est toujours possible et les souffrances pour l'obtenir en valent la peine et peuvent même servir de tremplin.
En fait, pour donner un sens à toute cette souffrance, je pense qu'il est essentiel que la démarche soit accompagnée par une dimension spirituelle.
Pour aider dans cette voie, je suggère la lecture des livres d'Arnaud Desjardins. Il est un grand maître spirituel maintenant âgé de 85 ans. Il écrit toujours et ses derniers livres sont beaucoup plus accessibles (pour les non initiés). Je suggère en particulier les livres suivants : 1) Bienvenue sur la voie, 2) Lettres à une jeune disciple et 3) Spiritualité De quoi s'agit-il ?

Hakim Arabdiou, déc. 09
J'ai signé la pétition d'abord parce que cela s'inscrit dans mon combat général pour le respect de la dignité humaine, et la prostitution est avant tout une atteinte grave à cette dignité, en plus des autres conséquences sur les victimes que sont les prostitué(e)s.

Jean-Claude Bousquet (retraité du ministère de l'éducation du Québec), déc. 09
Je suis contre la marchandisation de l'être humain sous toutes ses formes.
Dans la prostitution, quelle qu'en soit la forme, je trouve la relation sexuelle corrompue et dégradante pour les deux personnes en cause. Et penser qu'il y a presque toujours un troisième profiteur me répugne particulièrement. S'opposer à la prostitution est un acte de salubrité personnelle et publique.
Je n'aime pas donner des leçons de vertu. Mon opposition découle d'un choix politique en faveur de la dignité et du respect de la personne et contre la violence dans les rapports humains.

Jean-Benoit Aussel (commercial, Toulouse) nov. 09
Le fait que je signe, aujourd'hui, ce manifeste résulte d'une prise de conscience, malheureusement récente pour ma part, de la gravité de la prostitution; ou plus exactement de la gravité des personnes qui cautionnent et usent de la prostitution.
Rien ne peut justifier ou légitimer qu'une personne soit objétisée sexuellement.
Les personnes qui sont prises au piège de la pornographie et de la prostitution sont toutes contraintes (économiquement et/ou par d'autres personnes ) et fragiles (ayant très souvent subi maltraitance, inceste...). Les rapports sexuels que ces personnes ont ne sont évidemment pas souhaités (qui peut souhaiter des dizaines de fellations et pénétrations par jour avec des inconnus ? ) Il s'agit de viols que les prostitueurs taisent en payant. Si c'était un acte consenti, comme certain e s le présentent, il n'y aurait pas d'argent en "échange". Utiliser la faiblesse et la misère des gens est un abus
immonde.
La prostitution, c'est la négation de la personne et l'irrespect abject de l'être humain. Ce manifeste contre la prostitution devrait être une évidence pour tout homme qui veut bien prendre enfin un peu de son temps pour réfléchir, en conscience, au respect des autres et à l'égalitarisme.

Josué Mushagalusa Boji, directeur de société, Kinshasa, R.D. Congo, oct. 09
Non à la prostitution ! Si nous, les hommes, nous sommes incapables de comprendre qu'une prostituée est une personne qui est en danger, qui a besoin d'assistance, alors nous devons sincèrement remettre en question notre humanité. Si nous n'avons pas suffisamment de cœur pour nous rendre compte qu'en la payant pour qu'elle fasse semblant de tirer du plaisir nous ne pensons qu'à satisfaire notre libido, en nous foutant complètement de l'autre, alors nous devons désespérer de nous-mêmes. Pire, si nous parvenons encore à éprouver du plaisir en payant l'autre pour « faire l'amour », après avoir entendu et compris que c'est en vérité un manque d'amour envers l'autre, alors nous avons un véritable problème. Et si nous ne nous battons pas pour éduquer les autres mâles, pour faire comprendre à nos frères que c'est tout le contraire de notre rôle d'homme d'avoir des tels comportement, alors nous sommes passés à côté de notre destinée !

Azzedine Badis (étudiant sciences-po, Toulouse)
Je refuse la prostitution, parce que c'est l'incarnation la plus vraie de la domination masculine et de la réification du corps féminin.
Parce que c'est l'expression la plus aboutie d'une idéologie du genre qui aliène les femmes et les hommes.
Enfin parce que, et ce d'autant plus sous sa forme "moderne", elle participe de la marchandisation du monde et des hommes

Francis Thomas, avril 07
La prostitution est l'une des plus vieilles plaies du monde. Le meilleur moyen de lutter contre, et surtout contre ceux qui en profitent, serait qu'il n'y ait plus un seul client. Pour moi, la prostitution s'apparente à l'esclavage, ce qui la rend inacceptable. La prohibition n'est pas vraiment une solution, car elle renforce le trafic. La solution ne peut être trouvée que dans le long terme, par une meilleure éducation, des filles comme des garçons.

Alan Bennett (musicien, chef de choeur, Dordogne), avril 2006
Dans ce monde dominé par les rapports marchands et le fric, une saine
relation entre les hommes et les femmes, basée sur l'estime et la
confiance réciproques, me paraît être un des derniers remparts contre la
barbarie et la vulgarité qui nous menacent de tous les côtés.

Bernard Charquet, mars 2006
C'est en lisant l'article du journal Le Monde (26 - 27 février 2006) que je me suis aperçu de la gravité de ce qui se passe en Allemagne, en vue du Mondial de foot.
Déjà que « McDo » me donne des haut de cœur par son implantation agressive dans les pays pauvres, imaginer qu'une entreprise qui a pour but l'exploitation des femmes se réfère au « modèle McDonald's » dépasse l'imagination du mauvais goût et de la honte.
Cet article présente bien la situation et il n'est pas nécessaire d'en rajouter.
Par contre, je souhaite donner mon avis sur l'exploitation des Femmes dans le monde.
Toute exploitation d'êtres humains est liée à la misère. Que ce soit dans les pays en guerre ou en crise économique, ce sont toujours les femmes et les enfants qui en sont les victimes.
Sans vouloir jouer les « vieux moralistes », il est important que les jeunes sachent que le plaisir ne s'accomplis que dans le partage, et ce, quelque soit l'âge.
S'il n'y a pas de partage, de consentement dans le plaisir, il n'y a pas d'amour, il n'y a que violence et mépris de l'autre.
Il n'est pas question ici de porter des jugements et des interdits, mais de mettre les hommes, et surtout les jeunes devant leur responsabilité. Être responsable de sa vie, de ses actes, c'est pouvoir regarder l'autre, et surtout le plus faible, avec compassion, avec AMOUR. Or, dans la prostitution ce n'est pas l'amour qui domine, c'est la violence destructrice de l'être. Et un être détruit un jour l'est pour la vie.
Et pourtant, l'amour partagé est sublime ! Il grandit les êtres.
Alors, « faites l'amour et pas la guerre », oui… Mais faire l'amour dans la prostitution, c'est faire la guerre.
A chacun de choisir le camp de la paix (de l'amour) ou le camp de la guerre (la violence infligée à la femme).

Jeff Chartrand, étudiant, Montréal, Canada, 4 février 2006
Faire
l'amour, avoir des relations sexuelles… Autant de termes qui n'admettent pas l'achat d'un service et la marchandisation d'une personne.
Payer pour de la sexualité, c'est affirmer sa façon de penser. C'est dire que l'on conçoit l'achat des personnes, que l'on se paye des femmes; qu'elles sont des marchandises que l'on prend, des objets que l'on possède pour une durée déterminée! Ce n'est pas le seul achat du travail, mais une appropriation complète d'une personne physique. En ces termes, le viol n'est plus que le vol d'un produit, la jouissance d'un service sans sa rétribution. L'esclavage n'est plus qu'un CDI; un contrat à durée indéterminée…
Oui, payer pour avoir du sexe, c'est de l'exploitation. C'est exploiter la pauvreté, c'est acheter la misère. C'est affirmer haut et fort son pouvoir d'homme dominant, de riche possesseur de tout, d'usufruitier des femmes. C'est affirmer son dégoût pour la dignité
Abolir, décriminaliser, légaliser la prostitution? Comment faciliter la vie et la survie des femmes, sans hypocritement les sacrifier et encore faire retomber sur elles le fardeau des oppressions. Je n'oserais en quelques lignes me prononcer plus avant sur un débat si important dont les femmes les plus concernées se chargent et n'ont nul besoin d'avis d'experts mâles. Par contre, je peux aisément me positionner en refusant d'y participer et en n'admettant pas que cela se passe en toute impunité. Souhaitant seulement, que pour une fois, les décisions se prennent dans le seul intérêt des principales concernées.

Gérard Delobel, mai 2006
Je suis heureux de signer ce texte et apporter ma contribution à la lutte contre cette forme d'esclavage moderne qu'est la prostitution.
Payer pour ça, c'est nul !
Je n'ai jamais envisagé d'avoir des rapports avec une prostituée.
Même dans les pires moments de solitude qui nous invitent parfois à s'offrir une ' compensation ' pour passer le cap, je n'ai jamais pensé à cette solution.
Intérieurement, cela reviendrait pour moi à constater que je suis tombé très bas dans mon intégrité.
Car le rapport que propose la prostitution est bien un rapport de domination ultime, pas un rapport d'amour.
Sur une nationale pas loin d'ici, une prostituée est là, seule, à des kilomètres de toute habitation, soumise au trafic incessant des voitures et des camions qui entrent et sortent d'une carrière en exploitation.
Son dénuement, loin de tout secours possible, crée malgré tout pour le passant occasionnel que je suis, une impression de puissance absolue : je peux me la payer pour quelques euros, elle est tellement démunie dans cet environnement, et moi tellement tout-puissant qu'elle ne peut que m'être soumise et exécuter tous mes désirs, même les plus morbides.
Cette mise en scène est à coup sûr excitante pour des hommes en mal d'assurance et de ré-assurance, des hommes qui peuvent exercer toute la violence qu'ils ont intériorisée dans la vie sociale et intime là et maintenant pour quelques euros.
Le problème de la prostitution pour moi restera entier tant que l'on ne s'attaquera pas à la demande.
Pourquoi ne pas pénaliser les clients, puisque dans de nombreux cas, la loi réprime toute atteinte à l'intégrité physique de l'individu ?
Et pour moi la prostitution en est une.

Christian Dyssli, juillet 06
"Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière" Victor Schoelcher
1848, voilà plus de 150 ans que l'esclavage a été aboli et cependant, au sein même de l'Union européenne, dans un Etat souvent cité pour son modernisme et son avance sociale, sous prétexte de la présence de quelques milliers d'excités, l'Allemagne a instauré à grande échelle « l'esclavage sexuel » sans que les autres nations s'en émeuvent…
Nous n'entendions plus les voix « nègres » s'élever des champs de coton, nous entendrons les gémissements de supporters vidant leurs c....... pour quelques euros. Injure à la race humaine, injures à la Femme, injures aux Femmes.
Si dans le respect et la dignité humaine, faire l'Amour devrait être un moment privilégié où deux êtres offrent, reçoivent, partagent du Plaisir, toute dérive doit être dénoncée et condamnée. Il est plus que grand temps que l'on puisse trouver parmi les grandes dates de l'histoire : « 1848 abolition de l'esclavage. 2006 abolition de la prostitution ».

Roger Gonnet, mai 06
Pourquoi refuser la prostitution?
Parce que dans la grande majorité des cas, c'est l'esclavagisme d'une femme à un paresseux criminel qui la pousse à prêter son corps sans désir à d'autres.

André “Pepito” Gracia
Dans le grand et complexe débat sur la prostitution, il convient en tant qu'homme de s'élever - quoi qu'on puisse argumenter et a priori - contre la violence et la domination faite aux femmes (et aux hommes) qui se prostituent. Violence physique et morale, domination et avilissement de la personne soumise aux lois du fric là aussi. Avilissement et dénigrement inadmissible à travers la vision que portent la majeure partie des gens qui les considèrent avec mépris. Partout et en tout, le respect de la personne doit être la règle pour qu'évoluent les rapports humains et que nous sortions enfin de la barbarie quotidienne. A ce titre et de la même manière, le viol est insupportable et doit être lourdement condamné. Sur ces deux sujets, le machisme quotidien et ridicule, ou les mecs se tapent dans le dos en se moquant avec mépris de "la salope, la pute ou de la tantouze qui…" ou tout autre gaudriole de cet acabit m'est insuportable en tant qu'être humain et de sexe masculin.
Je me refuse à utiliser l'argent pour monnayer une satisfaction sexuelle et du coup considérer la personne en face comme chair d'abattage. Ceci me semble autant dommageable pour ma dignité que pour la sienne. D'autant qu'il est beaucoup plus de plaisir dans la rencontre et la dynamique amoureuse ou du désir que dans une satisfaction physique qu'à la limite on peut se procurer tout seul.

Xavier Lainé, février 2006
Au risque d'être catalogué parmi les ringards et les refoulés sexuels, j'ai toujours considéré que la pulsion devait être soumise au contrôle de mon jugement, non que le fantasme me soit interdit, pouvant se révéler sous une création artistique, mais son examen et le regard porté sur elle devenant au contraire profondément libérateurs.
J'ai donc toujours agi en considérant que la violence justifiée par la pulsion sexuelle ne pouvait être qu'avilissement, tant pour celui qui glisse vers ces attitudes, que pour celle qui en est la victime.
Dans le mercantilisme omnipotent des systèmes occidentaux, les relations perverties deviennent la norme, aimer ne rime plus qu'avec baiser, le sexe prend la forme de canons dont le tonnerre nous assourdit chaque jour.
Ce système pour durer a besoin d'esclaves d'un nouveau genre, ceux que la pression financière endette, fragilise, ceux qui ne peuvent plus vivre sans l'assistance intéressée des hommes de pouvoirs.
La prostitution, si elle relève d'une logique de système où l'homme ne cherche rien d'autre en la femme que la réalisation de ses fantasmes, est elle-même le moyen d'un asservissement qui vise le maintien d'un état de fait inacceptable, porte ouverte à toutes les barbaries.
Il est de notre devoir, dès lors que nous ouvrons nos sens à de nouvelles et riches sensibilités, de refuser de cautionner un tel mode de fonctionnement.
L'amour a tout à gagner quand il est mutuellement partagé et consenti, c'est la porte ouverte à d'autres schémas cognitifs, à des horizons de créativité plus riches. Tout nous incite à penser que l'humain ne s'est pas constitué sur la domination, d'apparition récente dans le processus d'humanisation, mais sur le partage. Des peuples et des civilisations surent édifier des millénaires écrits sur des pages de paix et de respect entre hommes et femmes. Ne saurions-nous pas retrouver cet Eden ? Ou du moins le reconstruire ?

Yves Le Gloahec (retraité Ptt, Violay 42)
L'acte sexuel sans amour m'a toujours paru anormal, et la prostitution, acte sexuel tarifé, une extraordinaire anomalie de la société humaine.

Pierre-André Milhit
Comme mâle, je peux être sensible (excitation des sens) face à des femmes qui me proposent leur corps pour du plaisir sexuel. Je suis certainement fasciné aussi par le côté caché, anonyme, amoral d'une relation sexuelle sans prise de tête, sans risque affectif.
Mais j'exècre par-dessus tout cet esclavagisme, ce rabaissement de la personne humaine au rang de corps à plaisir. Cette violence faite aux femmes me met en colère permanente. J'ai en horreur que des mafieux contraignent des femmes à un marché de sexe. L'idée de déporter des femmes exotiques et étrangères par troupeaux pour le défoulement de supporters de foot m'a révolté.
Alors autant apporter ma pierre, non pas pour lapider, mais pour l'ôter aux murs des prisons que le mâle a bâties pour la femme.
Voilà, ce n'est rien de particulier. Juste une prise de conscience de mes ambiguïtés et un acte citoyen de féministe

Benoît Omont, mai 2006
Je refuse la prostitution parce qu’elle représente une indignité et disqualifie l’amour humain. L’amour n’est pas à vendre et le plaisir sexuel non plus : c’est la seule chose gratuite pour tout le monde. PAYER POUR CA C’EST NUL

Jean-Marie Orosco, mars 2006
Je signe ce manifeste car le slogan « ma liberté se termine là où commence celle de l'autre » est pour moi une philosophie de vie ; que ce soit le viol, la prostitution ou la force nie cette philosophie de vie.

Jacques Raffin, enseignant, Paris, 21 sept. 2004
S’offrir une relation sexuelle pour le prix d’un livre, d’un disque ou de quelques litres d’essence, c’est évidemment profiter de la détresse économique d’un être humain qui n’a pas trouvé dans la société de travail
normal. À ce titre, être client d’une prostituée est un acte profondément
méprisable, à peu près autant que de voler un infirme, un enfant, ou tout
autre abus de faiblesse caractérisé.
Que des médias puissent considérer la fréquentation des prostituées comme une pratique sexuelle normale, montre clairement que leur conception de la société et de l’humanité dans son ensemble est fondamentalement inégalitaire et méprisante.
Si l’on est sincèrement intéressé par un avenir humain meilleur, il faut
dénoncer fermement ces comportements archaïques qui ne font qu’engendrer et nourrir de nouveaux problèmes sociaux.

Denis Réserbat-Plantey, mai 06
Pour être sincère, je crois que, grattée l'enveloppe idéologique et militante, mon refus de pouvoir imaginer d'avoir recours à la prostitution est une position d'une certaine manière "macho" ! En ce sens que je me sentirais totalement dévalorisé au plan de mon narcissisme, de ma conscience "satisfaite" de pouvoir séduire si je payais une femme pour avoir des relations sexuelles.
Si je peux dissocier la relation amoureuse d'une relation sexuelle (dans la durée), je ne peux jamais dissocier une relation physique sexuelle et intime d'une tendresse partagée, même si c'est bref et volatil. Or dans la relation avec une prostituée, je ne peux imaginer être dupe de ce décalage entre la fille qui "satisfait" le client avec les codes en vigueur et mon désir éventuel. Je ne peux en aucun cas désirer une femme qui ne me désirerait pas.
Je me souviens de Jeanine, la Babe doll qui tapinait en bas de chez moi à Bordeaux et qui me demandait parfois du lait pour le goûter de son gamin. C'était ma voisine du dessous. Elle m'impressionnait, cette femme, avec sa force inusable dans la misère, ses mots gentils dans l'escalier, la tendresse de son regard pour son enfant. Une mère merveilleuse, avec une histoire de merde et des cars de salopards venus se vider de leur vie en papier mâché.

Andrei Rizoiu
Un être humain (femme ou homme) n'est pas une marchandise, c'est pourquoi on ne peut le vendre ni l'acheter, pas même pour quelques instants. C'est pourquoi on a (presque) aboli l'esclavage dans le monde civilisé... En effet, c'est la (petite) partie d'esprit de chaque être humain qui s'oppose à une telle marchandisation. Et ce n'est pas seulement le cas de la prostitution "officielle", mais c'est aussi celui du harcèlement sexuel : les victimes (c'est-à-dire les personnes qui sont prostituées ou harcelées) se sentent salies et insultées en tant qu'êtres humains. Bien sûr, c'est la même (petite) partie d'esprit qui devrait empêcher d'autres êtres humains de devenir "clients" ou harceleurs. Malheureusement, la manque de respect de soi peut déterminer tant de personnes à accepter de payer (le harceleur paie aussi, en exercant son pouvoir) pour faire aussi disparaitre l'esprit, voire l'humanité de ses victimes: "je suis un salaud, moi, certes, mais il y a de plus grandes salopes dans le monde; finalement, je me sens mieux".
C'est pourquoi je crois que "prostituée" est bien un participe passé, car on ne naît pas ainsi, mais on peut le devenir, dans certaines conditions ... C'est pourquoi je crois que la prostitution, loin d'être un problème privé, est une menace sociale, et refuser de s'en occuper est bien plus que de la lâcheté...
Je suis né en Roumanie et j'y ai vécu pendant des années sous le plus absurde régime politique (bibliographie obligatoire: 1984, par George Orwell), où de simples mots comme "liberté, égalité, fraternité" n'avait aucun sens, où mentir était la première condition pour survivre, où la prostitution était officiellement interdite, pour des raisons humanitaires et politiques, mais elle était souvent utilisée pour le chantage (politique), et être sexuellement harcelée par les chefs (à partir du plus proche jusqu'à ceux du sommet de la "pyramide") était parfois une chance pour une femme... Même maintenant, lorsqu'une femme a du succès, on pense - j'aime bien ce pronom indéfini, il nous permet d'être à la fois lâches et polis! - c'est-à-dire les personnes bien traditionnelles, hommes et femmes, sans aucune différence liée à leur éducation, pensent presque toujours "avec qui a-t-elle couché pour y arriver?" On dirait que nous sommes perdu(e)s...
Quand même, les femmes ont été les vraies survivantes du régime : la plupart travaillaient, elles étaient bien égales aux hommes pour 8 heures par jour, voire 48 heures par semaine, en tant qu'êtres asexués, dont le seul but était de gagner son salaire ou bâtir le Socialisme :); ensuite, elles devenaient des esclaves (la tradition exige que la femme fasse le ménage tout seule, sinon elle est traitée comme "salope" ou, pire, "intellectuelle"... plus de 75% des familles étaient assez traditionnelles :() En outre, les femmes n'avaient pas même le droit de disposer de leur corps, car toute planification familiale était interdite, l'éducation sexuelle était considérée comme "occidentale" et "décadente", et l'IVG etait sévèrement punie...
Enfin, respecter les autres êtres humains était devenu la plus profonde manière de s'opposer au régime totalitaire qui se déclarait humaniste et égalitaire.
Je crois trop à l'évolution de l'espèce humaine pour admettre qu'elle soit incapable de se débarrasser de cette preuve de sexisme agressif qu'est la prostitution.

Bernard Sabathé
La prostitution reste l'une des dernières aliénations. Elle se rapproche du racisme car elle en possède les mêmes fondements de dévalorisation d'une espèce humaine par rapport à une autre qui se considère comme supérieure ou ayant des droits sur la première. Spécifiquement, la prostitution prend pour alibi le mythe du besoin irrépressible de l'homme. Besoin sexuel, évidemment. Or le besoin sexuel n'existe pas. La sexualité est un désir , ce n'est pas un besoin vital comme manger, boire, uriner, déféquer, voire dormir. Des milliers, des millions d'hommes et de femmes n'ont jamais de relations sexuelles. Qu'ils soient frustrés, perturbés, c'est possible lorsque ce n'est pas un choix, ce ne sont pas pour autant des criminels et des violeurs en puissance.
De plus, il est fondamental de dissocier, sans être moraliste pour autant, faire l'amour et baiser. Le besoin sociologique d'amour est intrinsèque à l'anthropoïde plus ou moins évolué que représente l'être humain. Les exemples plus ou moins romancés tirés des relations sociales qui existent chez les bonobos, les singes qui nous sont les plus proches sur le plan comportemental, nous montrent que les relations sexuelles sont des facteurs d'apaisement des tensions sociales. En revanche, les bonobos ne baisent pas, quand la femelle ne veut pas, elle décline la proposition du mâle. Et si celui-ci insiste, les matriarches sont là pour le remettre à sa place. Au sein de notre culture, personnellement, je déplore le discours des prostituées, tout du moins de certaines, qui ne revendiquent que la possibilité d'exercer leurs métiers, les métiers du sexe, en toute tranquillité.
La sexualité ne peut et ne doit être un métier, c'est un avilissement, une dégradation, une réification du corps humain. Il est fondamental de tenir un discours philosophique, politique sur ce phénomène. Je ne crois pas au discours de la prostitution choisie. Elle n'est que le résultat d'une paupérisation de certaines parties de notre monde. Et dans notre monde occidental, soi-disant, plus évolué, plus libre, elle participe de la justification d'un système social pyramidal au sein duquel certains individus ou groupes sociaux sont au service d'autres privilégiés.

Eric Stephan, 26 septembre 2004
Tenter d’expliquer ma signature me fait dire tout simplement que j’ai un cerveau et que c’est lui qui pilote mon corps !
J’ai eu des occasions de vivre des relations sexuelles (consenties) avec des femmes que je n’aimais pas, autant dire tout de suite que si, sur l’instant, j’y ai pris du plaisir, après je ne me sentais pas franc, sale et salissant, donc, salaud. Je me dois, d’ailleurs, de relativiser le terme « plaisir » dans de telles situations.
En y réfléchissant, il m’était nécessaire, lors de ces rapports, de débrancher mon cerveau et de n’être, au fond, qu’un « Etre » qui assouvissait des besoins « instinctifs »…
Je prends certainement autant de plaisir à respecter la femme que j’aime quand elle me dit « pas ce soir, je ne suis pas libre mentalement » qu’à faire l’amour à « Tout(s) Prix », puisqu’il m’est arrivé de ne pas être libre moi-même et de me sentir blessé à me faire accuser ainsi d’ « impuissant » !
Si je signe ce manifeste, c’est aussi que j’ai eu l’occasion de vivre en empathie des témoignages de ces violences et que j’en ai, sincèrement, souffert !
J’ai imaginé les déchirures, physiques et mentales vécues et les incidences sur la vie quotidienne qu’ont ces actes de non-choix.
Je suis sensible aux trois raisons qui sous-tendent ce manifeste, mais si les deux premiers doivent faire l’objet de combats « sans fin ? », le troisième est un hymne à la tendresse, à la reconnaissance du besoin de vivre et faire vivre des émotions, pleines et entières.
Si je m’engage dans cette voie, c’est pour faire entendre la voix d’un homme qui s’assume en tant qu’homme, respectueux de ma mère qui m’a fait naître, elle qui est décédée trop tôt, elle qui portait la souffrance de sa propre mère, que des hommes ont voulu faire avorter par la violence, niant ainsi que l’enfant qu’elle portait était enfant de l’AMOUR !
Je suis fils de cet enfant qui a survécu, je suis moi-même enfant de l’AMOUR, donc je ne peux accepter de laisser vivre aucune violence à qui que ce soit, qui plus est, de violences touchant au plus intime de la personne.

voir aussi « Payer pour ça, c’est nul ! »

Un nouveau manifeste a pris la suite de celui-ci, qui a été signé par 230 hommes.