Encore feministes !

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action n° 34 - 3 mai 2006
Débat sur la candidature de Ségolène Royal

 

Voici un débat de stratégie et de tactique au sein de notre réseau.

Il s'agit de la candidature de Ségolène Royal : les militants du parti socialiste vont choisir en novembre 2006 qui se présentera en leur nom à l'élection présidentielle de 2007.

En octobre dernier, notre réseau a réagi aux remarques sexistes d'autres éventuels candidats socialistes.
Avec les Chiennes de garde et le réseau Ruptures, nous avons demandé des excuses aux hommes politiques auteurs de ces propos. Nous avons aussi demandé à la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) d'intervenir officiellement.
Vous pouvez lire de nombreuses lettres de membres de notre réseau, une réponse insatisfaisante de Laurent Fabius, et une lettre de la HALDE nous assurant de sa vigilance.

Récemment, plusieurs "Encore féministes !" ont adhéré au Parti socialiste pour pouvoir peser sur la désignation à l'automne de la personne candidate, et avec l'intention de voter pour la candidature de Ségolène Royal.

Voici la lettre de Claudine Dreuilhe, journaliste, expliquant sa démarche. Suivent des messages de membres de notre réseau, et la réponse de Claudine Dreuilhe.
Note. Je coordonne ce débat, sans prendre parti moi-même. Florence Montreynaud

AVEZ-VOUS RÊVÉ D'UNE PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ?
MOI, OUI !

Le 21 avril dernier nous a rappelé un sombre anniversaire, ce coup de poing au plexus, un soir de 2002, lorsque nous avons dû faire face à un dilemme, impensable le matin même : choisir entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac (qui fut réélu avec 82 % des votes exprimés).

Il y a peu, j'ai craint d'avoir en 2007 à choisir entre d'une part au pire de nouveau Le Pen, ou au « moins pire » un éléphant socialiste au discours politicien, stéréotypé, usé jusqu'à la corde, et d'autre part un Nicolas Sarkozy fringant, parlant clair et populaire, bref, capable de faire accepter des choses terribles à un électorat subjugué, qu'il s'agisse de chasser les personnes prostituées loin du centre ville, de « nettoyer au Kärcher » des cités ou de dépister de futurs délinquants en grenouillère.

Je me suis alors demandé : qui, au PS, est capable de tenir un langage crédible et audible parce que clair, concret, proche de gens comme vous et moi, tout en restant à l'écart de cette lamentable mêlée de pachydermes autour du marigot ? Selon moi, un seul nom émerge, celui de Ségolène Royal, déjà présidente régionale, et pourquoi pas nationale ? Or il semble que ses concurrents soient prêts à toutes les alliances et à tous les complots, même suicidaires, pour que le parti ne retienne pas sa candidature.
Que lui reprochent-ils précisément ? En gros, de ne pas faire le poids : elle ne serait pas assez économiste, comme l'est Strauss-Kahn, pas assez intègre (Jospin), pas assez connue à l'étranger (Lang), pas assez quoi donc ?, comme Fabius (celui qui a lancé « Mais qui va garder les enfants ? »)
Cela ne vous rappelle-t-il rien ? À moi, si !

Au cours de ma longue carrière professionnelle et syndicale, j'ai trop souvent entendu ces arguments mielleux et fielleux, ces réticences polies à propos de tant de femmes aussi compétentes et efficaces que leurs pairs !

Alors, je me suis dit que la seule façon de soutenir cette « candidature à la candidature » au sein du PS, c'était d'y entrer : pour pouvoir voter cet automne en interne pour la candidate Royal, non parce que c'est une femme, mais parce que c'est RAISONNABLEMENT la seule qui puisse battre Sarkozy. Et moi qui ai toujours détesté être « encartée », j'ai envoyé une demande d'adhésion (et un chèque de 20 euros) au 10 rue de Solférino, 75007 Paris, histoire d'ajouter mon grain de sable à ce qui sera, je l'espère, une dune d'adhésions pour le même motif (à condition qu'elles arrivent avant le 1er juin ; ensuite, ce sera trop tard).

Non, Ségolène Royal n'est pas parfaite. Pour l'avoir approchée régulièrement, à titre professionnel, lorsqu'elle était ministre, je sais ce qu'on peut lui reprocher, à tort ou à raison, mais je sais aussi ce qu'on peut apprécier chez elle. Selon moi, elle vaut mieux que bien des hommes politiques connus et reconnus que j'ai rencontrés en trente ans de métier, tant à droite qu'à gauche.

Souvenez-vous de ce qu'elle a fait pour les femmes lorsqu'elle était ministre du gouvernement Jospin ! Souvenez-vous de la pilule du lendemain gratuite à l'école et de l'interdiction du bizutage (détestable tradition, ô combien masculine !), lorsqu'elle était à l'Education nationale, ou de l'énorme coup de pouce aux crèches et autres modes de garde, ou de la facilitation du divorce à l'amiable lorsqu'elle était ministre de la Famille !
Souvenez -vous que c'est aussi elle qui a instauré en 2002 le congé paternel, qui a immédiatement rencontré un grand succès !
Souvenez-vous enfin de sa position constamment ferme et digne contre la pornographie, cette atteinte à la dignité humaine, et aussi de son action, au niveau européen, contre l'exploitation sexuelle des enfants !

Bref, j'aimerais bien que le prochain chef de l'Etat soit une cheffe, et cette cheffe-là précisément, parce que cela ne peut qu'aider à changer le regard sur les femmes, sur toutes les femmes, et à tous les niveaux !

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Claudine Dreuilhe

RÉACTIONS DE MEMBRES "Encore féministes !"

de Régine Lombard
J'ai adhéré au PS il y a 3 semaines, exactement pour les raisons décrites
ci-dessus.


de Sylvie GRANGER (Le Mans)
Vous lancez là un débat intéressant... Je comprends bien le raisonnement qui nous est présenté, et je serai ravie de voter Ségolène Royal, MAIS au second tour de la présidentielle seulement. Au premier tour, j'entends bien conserver ma liberté d'exprimer un autre choix, celui de faire entendre la voix des générations futures, trop oubliées dans les débats actuels, et celui de la qualité de vie pour tous dès aujourd'hui. Je voterai VERT au premier tour de la présidentielle.
Permettez-moi de trouver un peu consternant la suggestion d'aller gonfler les rangs du PS et de n'avoir comme perspective que ce duel droite / gauche entre les grands partis classiques qui n'ont pas encore compris grand chose aux enjeux cruciaux du monde d'aujourd'hui... et semblent inconscients des dangers gravissimes générés par notre mode de développement égoïste et à courte vue. Ségolène Royal est probablement moins inconsciente que la plupart, j'en conviens. C'est pourquoi j'ai écrit au début que je serai ravie de voter pour elle au second tour, oui, ce ne sera même pas un vote à contre coeur. Mais la bi-polarisation serait un appauvrissement réel de la vie politique française. On ne peut pas la réduire à un duel Royal / Sarko, quel dessèchement, il faut que d'autres voix continuent à se faire entendre !
Donc votre appel au "vote utile", même atténué d'un voile de militantisme féministe, me choque. J'espère que je ne serai pas seule à réagir ainsi.

Claudine Dreuilhe
La réponse de Sylvie Granger du Mans me touche beaucoup parce qu'elle me renvoie à une question de moralité que je me pose moi-même depuis que j'ai décidé d'envoyer ma candidature au PS: est-ce que je reste intellectuellement libre de voter autre chose au premier tour ( Rouge ou Vert), comme je l'ai toujours fait depuis 1968. Mais Sylvie dit aussi qu'elle pense voter Royal au second tour, or POUR POUVOIR AVOIR LA POSSIBILITE DE FAIRE CE CHOIX, il faut, j'en suis convaincue, que le PS désigne Ségolène Royal en interne à l'automne comme sa candidate unique, et ça ce n'est pas gagné, parce que les autres candidats à la candidature magouillent ferme contre elle en ce moment, et qu'ils ont beaucoup de poids dans leur région respective et leurs diverses instances parlementaires. Je suis intimement sûre que tout autre candidat de gauche que Ségolène Royal n'obtiendra pas la frange d'indécis et de centristes nécessaires (quelle que soit l'élection, pour la faire basculer soit à droite soit à gauche) pour battre Nicolas Sarkozy au second tour. Et ça c'est vraiment ma priorité absolue aujourd'hui, et pour cette élection là, en tant que femme, en tant que mère de jeunes adultes et en tant que citoyenne. Le traumatisme du 21 avril 2002 est toujours là et je ne me suis pas encore remise d'avoir du voter Chirac. Disons que je vais au charbon, avec le risque d'être critiquée par mes semblables, pour que des électeurs et électrices puissent avoir, comme moi, la possibilité de voter à gauche au deuxième tour.


de Cy Jung
Une chose me choque dans la démarche : on peut vouloir une présidente de la République, fut-elle socialiste, qui soit une femme sans être Ségolène Royal, celle-ci ne semble pas en effet avoir le monopole du genre… Une telle démarche me semble nuire à la neutralité politique du réseau.

Florence Montreynaud
Beaucoup d'autres femmes feraient d'au moins aussi bonnes présidentes que les hommes candidats actuels.
C'est une option théorique.
Il se trouve que la question concrète a le visage de Ségolène Royal. C'est cette femme-là que les sondages ont imposée dans le débat public.

de Sylvère Labis
Au dernier plébiscite, j'avais voté pour Christiane Taubira, aussi bardée de diplômes que Ségolène Royal. Cette fois-ci, ne vous déplaise, je voterai pour Marie-George Buffet, qui est peut-être un peu moins séduisante que Ségolène Royal, mais plus proche de ce que j'attends d'une Présidente dont j'espère qu'elle supprimera ce stupide et dangereux plébiscite.
Quelle que soit la présidente ou le président plébiscité, ce qui compte, c'est la seule élection véritablement démocratique, les législatives. Celle où il faudra choisir, comme premiere ministre, la représentante de la majorité sortie des urnes, sauf à voir se dresser, non seulement les électeurs, mais la rue et même les institutions. On n'aurait pas dû plébisciter Chirac. Le Pen se serait trouvé au pied du mur et on aurait bien vite abandonné ce stupide plébiscite. On a reculé pour mieux sauter.
La farce électorale Chirac-Le Pen a été mise en scène grâce à la vanité et à l'aveuglement de Jospin, lequel avait commencé à privatiser à tout va au nom d'un « social-libéralisme » ou d'un « libéral-socialisme » qui n'est pas du tout renié par Ségolène Royal.
Ségolène Royal n'est pas une individue isolée. Elle appartient à un parti qui ne s'est pas opposé à ce « libéralisme économique » qui nous ruine. Elle fait partie d'un couple ami de ce commissaire européen, Lamy (PS), qui avait négocié successivement l'Accord Multilatéral sur l'Investissement - finalement rejeté par Jospin - puis l'Accord Général sur la Commercialisation des Services, qui est la même chose. Cet accord avait pour but de repérer les « gisements financiers », comme la sécurité sociale ou l'éducation nationale et bien d'autres, susceptibles d'être privatisés pour le plus grand profit des multinationales. Ce Lamy a tellement satisfait les USA qu'il est maintenant devenu le Directeur de l'OMC (World Trade Organization). En campagne, là ou je vis, la privatisation des services publics se traduit par leur disparition pure et simple : écoles, gares, hôpitaux, postes, agences bancaires, circuits d'autocars, liste non exhaustive. Sans parler de l'augmentation générale des tarifs de ces services, préalablement ou simultanément à leur privatisation, gaz, trains, cotisations diverses et baisse des revenus et des minima sociaux.
A-t-on entendu Ségolène Royal protester contre le fait que les « démocraties » d'Europe de l'ouest ferment les yeux sur le trafic industriel des femmes prostituées de force sur nos trottoirs, sous prétexte que ces pays ont besoin de devises ? Qu'a-t-elle dit sur ces 40 000 femmes importées en Allemagne comme du bétail pour satisfaire les tiffosi ? A-t-elle interpellé Angela Merkel à ce sujet ? Elle s'est prononcée pour le OUI à la ratification des traités ultra-libéraux et anti-sociaux européens, négociés derrière notre dos. J'ai même noté sa réaction alors qu'elle répondait à des questions avec Simone Veil - pour qui j'ai la plus grande estime, malgré tout. On lui faisait remarquer que seuls les salariés allaient payer le financement des nouveaux entrants, par la concurrence sur les salaires.. "On leur doit bien ça aux pays de l'est, puisqu'on les avait laissé tomber." Aurait-il fallu qu'on pousse notre gouvernement de droite à déclarer la guerre à l'Union soviétique ? Depuis la chute de l'URSS, quoi qu'il ait pu s'y passer, la droite, les USA et notre patronat n'ont plus peur de rien et croient pouvoir nous imposer par la force la perte de nos sécurités sociales et la paupérisation généralisée par l'arrivée d'une main d'oeuvre à bas prix pour financer le soutien aux pays de l'est.

Claudine Dreuilhe
Je suis assez d'accord politiquement avec Silvère Labis et j'ai, moi aussi, voté en son temps pour Christiane Taubira au 1er tour (et j'estime aussi beaucoup Marie-George Buffet et Simone Veil, à qui nous devons toutes tant). MAIS je veux pouvoir avoir le choix de voter au second tour pour l'unique candidat de gauche qui restera en lice contre Sarkozy, et non pour Le Pen comme en 2002 parce que le candidat du PS sera Jospin ou Fabius, bref, un perdant d'avance, très bon pour Le Pen. Est-ce que Silvère a vraiment envie de repartir pour 5 ans avec une droite aussi dure que celle des sarkozystes, car nous savons tous qu'une victoire "triomphale" de cet ultra ultra-libéral à la présidentielle pèsera lourd sur l'orientation des résultats aux législatives; a-t-on vraiment envie de ça, même si la politique du PS est loin d'être satisfaisante ?


de Christiane Chancel
Ne comptez pas sur moi cette fois-ci ! Car je regrette, mais je ne voterai jamais pour Mme Royal. Je ne peux accepter le lancement médiatique hypertrophié dont elle a été l'objet.
Il serait bien qu'une femme soit présidente de la République en France. En ses temps et lieu, je m'étais beaucoup réjouie de l'élection de Mme Finnbogadotir. Aujourd'hui je ne peux accepter que l'on lance une personne et non son programme (qui doit précéder et non suivre le lancement médiatique).
Pour moi un candidat ou une candidate à l'élection doit s'adresser à l'intelligence des électeurs, non pouvoir faire seulement avec ses jolies dents une agréable couverture pour Vogue.
Je suis stupéfaite d'apprendre de la façon la plus claire que les fameuses adhésions au parti socialiste moyennant 20 euros avaient bien été mises en place pour faciliter la candidature de Mme Royal..... Quelle manipulation !... Quelle absence de respect pour les vrais adhérents qui militent depuis des années.. Je pense que Mme Royal utilise les mêmes arguments que ses collègues masculins. Pour ma part, j'aimerais qu'on les leur laisse et que l'on invente, nous les femmes, une autre façon de faire de la politique. Cette fois-ci j'ai vraiment envie de militer, non pour un parti, mais pour la prise en compte des votes blancs.

Claudine Dreuilhe
Précision indispensable pour Christiane Chancel et pour celles ou ceux qui pourraient s'imaginer la même chose: NON, la carte d'adhésion proposant de "choisir LE candidat pour 2007 en adhérant au PS avant le 1er juin", N'A PAS ETE CREEE POUR ROYAL : elle a été diffusée parmi les sympathisants de gauche au sens large par des militants PS AVANT les premiers sondages donnant Royal favorite pour l'opinion publique. J'imagine que ma démarche et celle de toutes celles et tous ceux qui ont eu la même idée (sans attendre le débat lancé sur le réseau) doivent passablement exaspérer ses concurrents masculins au PS. La lettre (générique) que j'ai reçu du PS début avril pour accuser réception de mon adhésion était signée de François Hollande, premier secrétaire, et de Jack Lang, "secrétaire national en charge du développement du parti" .


de Bernard Langlois
un extrait de mon dernier bloc-notes de Politis
Du reste, les socialistes ne sont pas chauds pour une présidentielle anticipée. Pas près. Projet pas bouclé. Et surtout, pas le temps de dégommer Ségolène, leur obsession … (On notera d'ailleurs que, en toute bonne solidarité féminine, ce sont les femmes du parti qu'on fait monter en première ligne contre la Zapatera. Quelle médiocre opération que celle de ces « 143 rebelles », qui au service de Strauss-Kahn, qui de Jospin, qui de Lang ou Fabius, dont le cri de colère contre « la pipolisation », les médias, les sondages, etc., ne tromperont que ceux qui veulent bien l'être.)
Certes, le PS s'indigne à grands cris, il est dans son rôle. En cette date anniversaire du suicide de Bérégovoy, on se permettra de lui rappeler pourtant que la fin de règne de leur grand homme ne fut guère plus glorieuse que celle de Chirac ; et que les turpitudes de l'actuel occupant de l'Elysée valent bien celles de Mitterrand, pas plus enclin que lui à tirer la leçon des scandales qui émaillèrent ses deux septennats en remettant son mandat au peuple souverain. La liste me prendrait trop de place. Qui ne voit les risques de cet oubli, à gauche, d'un « devoir d'inventaire », escamoté sitôt après qu'il a été décrété ? Tout le monde semble oublier ces politiciens soi-disant « hors système », le vieux borgne et le vicomte à la langue fourchue, qui pourraient bien faire leurs choux gras de la déliquescence générale.

Claudine Dreuilhe
La dernière phrase de l'extrait de Bernard Langlois dans Politis résume parfaitement l'inquiétude qui a largement motivé mon choix d'adhésion "opportuniste". Quant aux "143 rebelles", quelle honte pour toutes les femmes de gauche que cette récupération d'un combat autrement plus digne (que ma génération de "salopes" a livré dans les années 1970) Merci M. Langlois !


de Marie-Noëlle Bas
Je suis tout à fait d'accord, j'ai moi-même également adhéré au PS pour cette raison et je pense qu'il serait intéressant d'envoyer à Ségolène une lettre pour lui demander de se positionner sur la loi anti-sexiste que nous demandons depuis tant de temps.

Claudine Dreuilhe
C'est une très bonne idée, peut-être pourrions-nous regrouper d'autres
propositions concrètes de ce type, qui risquent d'apparaître au cours du débat lancé dans le réseau, avant de contacter Ségolène Royal.


de Nicole ERNEST
Je suis tout à fait d'accord avec Claudine Dreuilhe et j'adhére au PS pour les mêmes raisons. Vous pouvez participer aux débats sur le site de S.Royal "Désir d'avenir"


de Caroline Darbon
bien évidemment, j'apprécie bcp ce que S. Royal a fait pour les femmes, mais je dois dire que son programme politique, copiant un peu celui de Monsieur Blair est loin de me plaire... J'attends donc un peu pour me faire une meilleure idée de cette candidate, certes de gauche, mais peut-être trop libérale à mon goût. Et puis, il y aura peut-être une autre femme, en dehors du PS, qui représentera une politique nettement plus à gauche. Vous voyez qui je veux dire?

Claudine Dreuilhe
S'il s'agit de Marie-George Buffet, que j'estime beaucoup, il faut être réaliste et admettre qu'elle ne pourra pas être au second tour. J'ai donc adhéré au PS (sans préjuger de mon vote au 1er tour) pour être sûre de trouver Royal face à Sarkozy, et non Jospin, Fabius (ou .... Le Pen bis!) qui seront forcément perdants. C'est un choix que l'on peut juger immoral (je n'en suis pas loin moi-même) mais je ne supporte pas la perspective d'un nouveau 2002.


de Frédéric Jésu
(après le rappel du congé paternel, mesure instaurée par Ségolène Royal en 2002, ajouté dans la version suivante du texte)
Combien d'hommes se privent du bonheur de partager du temps avec leurs enfants de tous âges ! Ségolène Royal leur a donné l'occasion de le découvrir, même si le plafond de ressources n'a pas rendu la mesure universelle (mais pour une fois, ce sont les hauts salaires qui doivent faire un effort) et que la gestion de l'allocation par l'assurance maladie fait passer la paternité assumée pour une maladie (parité avec les femmes, qui touchent aussi leurs allocations maternité par la même voie).
J'attends maintenant de connaître les positions de Ségolène Royal sur la construction européenne et sur la 5ème (et surtout la 6ème) République pour savoir si je soutiendrai sa candidature.


de Carole Donaty
Je suis d'accord sur le principe de demander aux hommes du parti socialiste des excuses, par contre, je n'adhèrerais pas pour autant à ce parti qui est loin de représenter les féministes!
Les Verts eux aussi sont en cours d'investigature entre Dominique Voynet et Yves Cochet et il est trop tôt pour désigner une candidate du second tour.

Claudine Dreuilhe
Carole, je comprends complètement votre position: je n'aurais jamais cru il y a seulement quelques mois que j'adhérerais au PS. MAIS j'ai très peur, et je ne suis pas la seule, que les magouilles internes des éléphants écartent Royal de la candidature unique du PS qui sera déterminée à l'automne et que vous ne puissiez pas l'élire au second tour parce que vous aurez sur votre bulletin Lang, Jospin, Fabius ou Strauss-Kahn . Lesquels n'ont, eux, strictement aucune chance, face à Sarkozy car il leur faudra emporter ce petit pourcentage de votes (51-49 ou 49-51) de l'opinion publique indécise qui fait toutes les élections en France. Et d'ailleurs il est bien possible que je vote Buffet, Taubira ou Cochet au 1er tour, même si cela peut paraître une "traîtrise" aux "vrais" PS: cela dépendra de la réalité du risque "Le Pen" le moment venu parce que je ne veux pas avoir, en 2007 encore, à voter pour Sarkozy pour échapper à Le Pen.


de Danielle Riva
J'ai été au coeur des luttes féministes depuis 1970 (groupe des petites marguerites)- j'ai participé entre autre à l'animation de la campagne avortement en 1971 avec Zelensky, la création du MLA et du MLAC, les groupes de conscience, comités de quartiers.. groupes d'entreprises etc.. - je suis donc féministe certes "vieillissante", mais aussi une militante toujours accrochée à nos rêves de changer la vie. A ce titre, avant de choisir une personne, homme ou femme, noir ou blanc, ce qui m'importe c'est avant tout le programme c'est à dire un programme clairement en rupture avec la mondialisation néolibérale et porteur d'émancipation. Une femme présidente bien sûr je suis pour, mais hélas je ne peux pas dire que Ségolène soit la candidate rêvée, tout au moins à la mesure de mes espérances. Son "amitié" pour Blair m'a refroidie. D'autre part, sur quel courant du PS s'appuie-t-elle ? que veut-elle mettre en oeuvre ? et de quelle marge de manoeuvre disposera-t-elle ? N'est-elle pas plutôt et malheureusement pour elle, l'objet d'une manipulation des médias qui s'amusent à la faire monter au pinacle pour mieux la lâcher quand il s'agira de passer à des choses plus "sérieuses" ?

D'une féministe vieillissante, dans des registres à peine différents des tiens, mais tout aussi accrochée à ses rêves : mon propos n'était pas de présenter Ségolène comme une candidate idéale (même si je ne crois pas que ce soit un pantin manipulé par les médias). Nous ne vivons pas dans une démocratie idéale et il y aura un second tour avec deux candidats en mai 2007, quoique nous fassions. Alors que pouvons-nous faire pour ne pas nous retrouver avec un Sarkozy triomphant ? Ce ne sera pas Blair mais Bush mâtiné de Le Pen (il ne s'en cache pas) : est-ce que nous allons laisser faire ça ?
Claudine Dreuilhe


de Jacques Vigneron
Vieux militant du PS et de l'ADFE (Association Démocratique des Français de l'Etranger), je suis heureux que le PS choisisse Ségolène Royal pour la présidentielle. J'appuierai de toutes mes forces cette candidature près des Françaises et Français du Brésil, et particulièrement de São Paulo.

Claudine Dreuilhe
Merci, cher Jacques, de votre témoignage lointain sur le réseau Encore féministes, mais il n'est pas encore sûr du tout que le PS choisisse Ségolène pour les présidentielles: votre soutien "à l'intérieur" du parti et auprès des Français et Françaises du Brésil sera bien précieux à l'automne !


d'Yvette Roudy
Je la soutiens déjà depuis sept dernier, et j'ai répondu à celles qui se disent "rebelles" et qui ont osé prendre les "343" en référence. Mais je
connais la brutalité et la cruauté politique qui n'ont d'égales
que celles des "barbares" qu'ils font se déchaîner contre elle. Mais elle le sait.

de Brigitte Farjas
Suite à votre dernier courriel, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt la lettre de Claudine Dreuilhe.
Je viens d'adhérer au PS pour participer au vote.
Merci encore pour le travail d'information que vous faites.
Bonne continuation.


d'Anne Zelensky
Chère Claudine, j'adhère à l'analyse que vous faites sur la situation politique et le choix de S. Royal.Un choix par défaut et par nécessité. Par défaut, à cause du lamentable bilan qui s'impose quant à la gestion du politique par les mâles. Il faut le dire haut et fort : les hommes n'ont pas su faire. Leur constante volonté de maitrise de l'environnement et de l'Autre est à la base de l'échec de l'humanité à coexister harmonieusement avec la nature et les uns avec les autres. Il faut résolument tourner le dos à cette approche négative d'une relation bâtie sur le rapport de force. L'essentiel du féminisme repose sur cette évidence : changer l'optique de la relation à l'autre , l'envisager non plus dans la domination , mais dans l'échange. Les hommes - en tant que catégorie en charge de la gestion du monde - ont fait la preuve de leur incompétence. Donnons leur chance à l'autre catégorie jusqu'alors évincée. C'est devenu une nécessité vitale. Non que les femmes soient "meilleures" que les hommes. Mais leur position de recul - du fait de leur exclusion - leur donne peut-être une vision plus saine de la réalité. Leur longue habitude du concret - elles ont toujours eu les mains dans le cambouis du réel - les prédispose à mieux l'appréhender et à y apporter des solutions pratiques. S. Royal a déja démontré qu'elle est capable de le faire, sur le terrain, à travers des mesures (congé paternel) qui contribuent à changer profondément la répartition des rôles dans la famille. Les prétendues "petites choses" font le lit des grands desseins. J'adhérerai donc au PS pour désigner S. Royal - pour la première fois de ma vie - afin de contribuer à donner une chance à l'avenir.

Claudine Dreuilhe
Un magnifique message d'Anne Zelensky, avec laquelle je partage totalement l'idée de cette "position de recul" des femmes "du fait de leur exclusion, qui leur donne une vision plus saine de la réalité", ainsi que tout ce qui suit, notamment concernant l'aptitude de S. Royal à prendre des mesures concrètes pour le quotidien des gens susceptibles de changer profondément la société à terme, sa principale qualité à mon sens et celle qui rend la rend si populaire dans l'opinion.



de Marjorie Vanel, militante communiste, féministe
Spontanément, ce que j'en pense ?
C'est que l'échec de 2002 n'a rien à voir avec le féminisme : c'est celui d'une gauche qui n'a pas répondu aux attentes, faute d'avoir rompu avec les logiques libérales. Cette gauche porte de lourdes responsabilités dans les avancées criminelles de la droite aujourd'hui dans toutes les remises en causes et atteintes à nos droits humains : travail, logement, égalités, libertés. Pour en finir avec ces échecs et ces reculades successifs depuis 1981, c'est d'une autre politique, d'une autre façon de faire de la politique dont nous avons besoin. La victoire du 29 mai 2005 et celle contre le CPE dernièrement sont la démonstration que le peuple rassemblé, dans une dynamique unitaire, dans l'appropriation et la conduite démocratiques de ses objectifs, peut être incontournable.
Je n'ai pas vu Ségolène Royal tirer les enseignements de 2002, je ne l'ai pas entendue s'opposer à la constitution européenne qui pourtant remettait en question des acquis de haute lutte féministe. Et pendant que des milliers de jeunes se faisaient arrêter parcequ'ils manifestaient contre le CPE, elle leur expliquait que c'était la rançon de la lutte et qu'il fallait regarder du côté de chez Tony Blair pour trouver des solutions. Quel programme ! Continuer comme celà conduirait à ce que Sarko / Lepen aient de beaux jours devant eux.

Claudine Dreuilhe
Nous sommes bien d'accord sur le fait que si le PS a perdu en 2002, c'est qu'il n'avait pas répondu aux attentes de son électorat dans les années qui ont précédé. Mais nous avons eu cinq ans pour "tester" la droite à sa place, toutes les "horreurs" qui ont été introduites par voie législative et qu'il faudrait maintenant détricoter pièce par pièce. Est-ce que vous voulez vraiment repartir avec ces gens-là, leur mépris, leurs stock options, leurs violences policières, les budgets sociaux réduits d'année en année, pendant encore 5 ans ? Et le risque de voir Sarkozy élu triomphalement avec 80% des votes pour échapper à Le Pen ?Je ne crois vraiment pas que PS et Sarkozy soient bonnet blanc et blanc bonnet, malgré toutes les insuffisances du PS, parce que Ségolène Royal est assez pragmatique pour écouter les protestataires de gauche et en tenir compte dans son programme. En tous cas, je sais ce que je ne veux plus et je tente quelque chose pour y échapper.



de Jean-Claude Leclerc
Bien sûr que Ségolène est la seule qui puisse battre Sarkozy, parce que du côté des hommes il n'y a personne qui tienne suffisamment la route.
Le gros problème là-dedans, c'est le PS, pas seulement à cause de Ségolène, aussi parce qu'ils accepteraient difficilement une candidature de large union dès le premier tour.

Claudine Dreuilhe
Je n'imagine pas non plus une candidature large à gauche dès le 1er tour mais l'essentiel c'est que Royal soit au second, non ?



de Michelle ROQUES
Je m'interroge sur le problème de légimité que cela pourrait poser à S. ROYAL.
Si elle est désignée canditate, ne va-t-on pas lui mettre dans les dents (même si elle gagne sans cela) qu'elle a eu besoin de votes "extérieurs", qui n'ont voté pour elle que parce qu'elle était une femme?
A-t-elle réellement besoin de ces votes alors qu'elle apparaît dépasser tous les dinosaures du PS?
Car je ne pense pas que cet ajout de militantes passe inaperçu.

Claudine Dreuilhe
Je crois que l'élan de l'opinion publique (constaté par les sondages) pour la candidature de Ségolène Royal est de toutes façons motivé, pour une bonne part, par le fait que c'est une femme (un électeur sur deux!) et que cet électorat attend d'elle un discours différent de celui des hommes politiques parce que ce "bon sens féminin" supposé est dans l'air du temps : les assureurs qui baissent leurs tarifs pour les femmes parce qu'elles conduisent plus prudemment, les statistiques sur les filles dont les résultats scolaires sont supérieurs à ceux des garçons, notamment dans les milieux défavorisés et/ou immigrés, etc. Et d'ailleurs, quelle "dévaluation" y aurait-il pour Ségolène Royal à bénéficier des voix des femmes pour être élue ? D'autant qu'elle ne les aura pas toutes, loin de là: il suffit de lire les messages sur le site pour se convaincre qu'il y a des femmes qui ne veulent pas d'elle justement parce qu'elle est une femme et qu'elles ne lui font pas confiance. On pourrait se demander pourquoi ? De plus, et surtout, je ne suis pas d'accord avec vous, Michelle, sur l'idée que sa cause serait désormais gagnée d'avance : le dernier sondage qui peut le faire penser dit que 50% des "sympathisants PS" (et non des adhérents qui voteront en interne) préfèrent sa candidature, et même ce chiffre chez les militants ne suffirait pas pour assurer son choix en interne par le parti socialiste, trop juste, trop serré: il faut 55% au minimum pour garantir un résultat absolument incontestable, et pour l'opinion publique aussi qui est si volatile
.

J'entends bien vos remarques, Claudine. Il est vrai que "quelque chose" me déplaît chez S. ROYAL ; mais sûrement pas le fait que ce soit une femme, bien au contraire! Je suis profondément touchée de voir qu'enfin (!), les femmes commencent à advenir au Monde, il n'est qu'à voir dans d'autres pays également. Mon opinion est malheureusement basée sur des éléments sûrement plus subjectifs qu'objectifs, et vous apparaissez plus renseignée que moi sur ses réalisations. Mais je ne peux me résoudre à voter pour une femme uniquement parce que c'est une femme. Car S .ROYAL m'apparaît incarner un peu trop une politique qui - même si elle a amené certaines réalisations - n'a pas un programme très novateur par rapport à mes aspirations. Comme ses homologues socialistes masculins...: en bref, je me ferais violence si je participais par trop à sa candidature au regard de mes réticences exposées ci-dessus (donc uniquement sur son programme - "vous avez dit programme?"); par contre, si elle était effectivement choisie comme candidate, il est fort possible, vu le paysage politique actuel, que je vote pour elle... parce qu'à choisir, je préfère voter pour une femme! Mais j'approuve totalement votre démarche qui semble tout-à-fait cohérente avec votre opinion (réaliste) de S. ROYAL.


de Catherine PILLOT-SCHWEBEL
Je suis choquée et outrée de recevoir ce mail.
Mais je suis surtout vivement déçue.
J'ai le sentiment d'une tentative de manipulation et je me demande qui est derrière. A quand un lien internet direct sur le site du Parti Socialiste pour adhésion ? Le slogan pourrait être " présidentielles 2007 hors Royal point de salut" ? En effet, pourquoi défendre à ce point Ségolène Royal alors que d'autres femmes politiques, peut être moins médiatisées certes, ne reçoivent pas votre soutien ? Quid de la candidature de Françoise de Panafieu à la mairie de Paris, la 1ère femme Maire de Paris peut-être et qui pourtant a été descendue en flèche par les hommes de son propre parti? On en a moins parlé, c'est sûr. Et pourquoi rien sur MAM ? Et notre chère Arlette Laguiller, candidate à chaque présidentielle, et je ne cite pas toutes ces femmes députées ou engagées à l'échelon cantonal, régional ou municipal. Bref, je pense que le choix d'un ou d'une candidate ne doit pas se limiter à son sexe. Sans prétention, je crois être intellectuellement autonome et je n'ai aucune envie de voir ce site que je soutiens et que je recommande, tenter d'orienter mes choix politiques.

Claudine Dreuilhe
Navrée, Catherine, de vous avoir "choquée, outrée et déçue" par un simple témoignage, celui d'une autre membre de ce réseau que vous dites "soutenir et recommander". Le fait que votre message soit publié sur le site avec tous les autres dit assez qu'il n'y a aucune manipulation de la part de qui que ce soit dans ce débat. En mai 2007, nous serons tous et toutes confronté(e)s à un choix crucial pour les 5 années suivantes de notre vie (le choix du/de la chef(fe) de l'Etat), et je me suis demandé comment je pouvais éviter un président et un parti dont je ne veux pas (Nicolas Sarkozy et l'UMP) : c'est mon droit de citoyenne de l'exprimer avant l'élection dans l'espoir de peser (un petit peu) en faveur de la/du candidat(e) capable de le battre au 2ème tour. Il se trouve que, selon l'opinion publique à ce jour, c'est Ségolène Royal, donc je fais ce qu'il faut pour qu'elle puisse prendre part à ce 2ème tour, et si c'est une femme tant mieux, mais, comme vous le dites si bien: "le choix d'un candidat ne doit pas limiter à son sexe". Moi, je comprendrais très bien que l'élection de Nicolas Sarkozy au 2ème tour vous convienne, nous avons la chance de vivre dans une démocratie, avec une assez grande liberté d'expression : j'en ai usé et vous aussi. Mais ni vous ni moi n'échapperons à un choix entre droite et gauche au 2ème tour, à moins d'un nouveau choix droite/extrême droite, comme en 2002. Vous conviendrait-il ?


Il n'empêche que je regrette qu'une femme politique doit être "people" pour recevoir le soutien des autres femmes. Nombreuses sont celles qui restent dans l'ombre et dont on ne parle pas. Dommage. Il faudrait sans doute leur recommander de faire la couverture de "Match" ou de "ELLE".


de David POTENTE
En ce qui me concerne, je ne vote pas pour une personne parce qu'elle est une femme ou un homme, je vote pour une ou un candidat qui présentera un projet et un programme politique qui me conviendra. Pour ce qui est de Mme ROYAL, toute sympathique qu'elle soit, elle ne me convient pas
politiquement. Quand on se revendique "blairiste", cela ne me convient pas, mais pas du tout.
Je ne vais pas voter pour elle parce qu'elle est une belle femme (ce qu'elle est). Elle incarne trop ce capitalisme que je combats.
Qui peut battre Le Pen ? Et bien, un peu tout le monde ! Pour Sarkozy, c'est vrai, ce sera un peu plus dur. Mais, comme disent le Belges : "l'union fait la force" ! C'est pour cela qu'il a été créé dans ma région "NOVAC42", "Europe Solidaire" et la "Gauche Anti Libérale" (dont je fais partie - des 3 -). La réflexion y est quotidienne ! Après le 29 mai, il y a eu beaucoup de questions posées auxquelles nous nous efforçons d'y répondre chaque jour dans le Blog que j'ai créé.

Claudine Dreuilhe
Cher David, je ne crois pas avoir écrit que je voterai pour Ségolène parce qu'elle est une femme. Puisque vous êtes anti-capitaliste, j'ai du mal à croire que vous envisagiez de refaire cinq ans avec Sarkozy et un gouvernement ultra-ultra-libéral, pire encore que celui dont nous avons été gratifiés ces cinq dernières années, et pour le contrer au 2ème tour, qu'est-ce que vous envisagez ? A ma connaissance, nous ne connaissons pas encore le programme de Royal (et pour cause elle n'est pas encore élue en interne). Pour l'instant, elle écoute les gens et c'est déjà mieux que ce que font les autres. Quant à son blairisme, elle a seulement dit (en Grande-Bretagne, diplomatie oblige), que Tony Blair avait fait quelques bonnes choses à retenir. Il en a fait aussi de détestables mais tout n'est pas à jeter dans son bilan, notamment quand il a pris la succession des conservateurs et qu'il a fallu qu'il détricote les horreurs de Mme Thatcher.
Amitiés d'une vieille gauchiste, anti-capitaliste aussi


Je ne suis pas contre Ségolène, et mon groupe la soutiendra au second tour si elle se présente aux élections de 2007. David

de Brigitte Tavernier
Très déçue après avoir adhéré il y a peu à votre site, de voir surgir une mobilisation politique pour un parti ; je croyais naïvement que la défense de la dignité des femmes n'avait ni orientation politique, ni couleur, ni race...etc Je suis apolitique, cette prise de position me choque; quant à voter pour S.Royal parce que c'est une femme quoi qu'en dise Cl. Dreuilhe, non merci. D'ailleurs le fameux rapport sur la pornographie demandé par elle a-t-il eu des suites? non, aucune, il a été étouffé dans l'oeuf; quant aux autres mesures que vous citez, elles sont moralement contestables. Alors désolée, mais, pour ce coup-là, je ne suis pas solidaire. Avez-vous entendu S. Royal s'exprimer sur le scandaleux projet d' établissement de prostitution pour la coupe du monde de football? Si oui, dites-le bien fort!
Amicalement

Claudine Dreuilhe
Est-ce que votre "apolitisme" revendiqué signifie que vous vous abstiendrez de voter en 2007 ? Ce serait cohérent et tout-à-fait votre droit puisque la constitution française autorise l'abstention. Et aussi le bulletin "blanc" qui est un acte citoyen plus fort puisqu'il exprime un refus de votre part et non simplement un désengagement total par rapport au fonctionnement de notre démocratie, au motif que "tous les politiques sont des pourris de toutes façons" .
Si, au contraire, vous avez l'intention de voter en 2007 pour exprimer un choix, j'imagine que vous êtes consciente qu'au 2ème tour, le choix sera inéluctablement droite//extrême droite ou droite//gauche, donc un choix POLITIQUE quel que soit le vôtre. Je m'étonne que vous ayez été déçue du fait que le réseau féministe auquel vous veniez d'adhérer ait permis un débat autour d'une candidature à la présidentielle. Vous semblez exclure de votre vie de femme ce droit de vote (et d'être éligible) pour lequel tant de féministes avant nous se sont battues durement et que nous avons depuis seulement 60 ans, pas même un siècle.
Le droit d'élire le chef (ou la cheffe) de l'Etat ne se présente que tous les 5 ans (7 ans encore récemment): trouvez-vous si scandaleux que les citoyennes françaises se posent une fois tous les 5 ans la question, y compris sur un site féministe, de savoir qui elles vont élire et de qu'est-ce que ce candidat (ou cette candidate) pourra apporter aux femmes (de plus ou de mieux que l'autre candidat qui sera présent au 2nd tour), dans leur vie quotidienne.
Pour ce qui est de la maison (lois sur la famille, crédit à la consommation, surendettement), des enfants (éducation, crêches et allocations) ou de l'environnement (gestion des déchets, eau), sur tous ces points Ségolène Royal est intervenue concrètement, et positivement à mon avis - les textes existent et beaucoup sont appliqués -, lorsqu'elle était ministre de la Famille, de l'Education nationale ou de l'Environnement.
A ma connaissance aucun candidat de gauche comme de droite ne peut en dire autant, dans ces 3 domaines-là qui concernent bien les femmes, non ?
Sarkozy, pour les femmes, a seulement repoussé les prostituées à la périphéries des villes (comme on repousse la poussière sous le tapis) et posé la question du dépistage de la délinquance chez les enfants de maternelle. Je ne lui connais aucune prise de position sur la pornographie qui inonde nos murs, ni même sur le centre Artémis obligeamment mis à la disposition des supporteurs (y compris français) de la coupe de football. S
elon vous, le débat féministe semblerait se situer "ailleurs", mais où ? je serais vraiment intéressée de le savoir,
très sincèrement,
Claudine (qui respecte énormément Simone Veil -UDF- pour son combat en faveur de la légalisation de l'avortement qui a mis fin à des siècles de honte, de culpabilité et de dégats sur le corps de femmes qui se découvrent enceintes sans l'avoir désiré: était-ce un combat politique ou pas, selon vous ?)


de Bernadette Renard
C'est bien une femme pour laquelle je voterai si je vote..
Pas pour une marionnette qui agit comme les hommes et qui utilise leurs méthodes hypocrites et de grands discours rarement écrits par eux-mêmes.
Je voterai pour une femme qui a su vivre par son expérience personnelle et l'observation attentive des gens avec lesquels elle vit, travaille, ceux qu'elle rencontre dans son pays, dans sa ville,dans son village et ceux qui lui sont proches : les jeunes comme les plus âgés.
Je voterai pour une femme que j'aurai l'impression de connaitre parce qu'elle dira des phrases qui me parleront et que je comprendrai : en effet, je suis une femme de peu de culture ; si ce n'est celle de mon vécu, de mes lectures, de mes voyages, de mes relations, de ma profession et de mon regard attentif sur les autres sans a priori...
Je vois "la misère du monde", les conflits internationaux. Je peste, je critique, je râle mais je n'agis pas ....
J'essaye de vivre à mon petit niveau, en accord avec mes idées, en étant la moins nuisible avec les autres et pour l'environnement sans pour autant me laisser "bouffer".
J'ai élevé mes 3 enfants avec ce que j'avais, je m'achète une maison à l'âge de 50 ans avec un crédit de 20 ans sachant que je dois travailler jusqu'à 70 ans pour bénéficier d'une retraite complète.Et je me demande souvent comment font les autres parce que moi j'ai un boulot,un métier que j'aime et un salaire au dessus du smic.
Alors je dis oui pour une femme au gouvernement mais pas n'importe laquelle!
Cela peut être très intéressant : ce serait une première et tout est à inventer pour recréer une nouvelle dynamique au sein de notre gouvernement ; encore faut-il avoir le réel désir de regarder le peuple français dans les yeux et lui dire "bon,on s'y met"...
Connaît-on encore le mot RESPECT sur la place politique ?
Allez, bonne route, mesdames, et que la sagesse objective soit avec vous ....

Claudine Dreuilhe
Nous sommes quelques-unes et quelques-uns à penser, à espérer que Ségolène Royal pourrait s'approcher, au moins en partie, de cette femme politique idéale que vous décrivez, Bernadette, peut-être à force d'écouter des personnes comme vous d'ici à l'élection en interne de cet automne. C'est sa meilleure chance pour battre ses nombreux concurrents de tous bords, et donc la nôtre d'avoir enfin une présidente qui ose "regarder le peuple français dans les yeux et lui dire Bon, on s'y met ? " C'est une bien jolie formule, qui suppose qu'on s'y mette aussi, non ?

d'Annie Sourzat
A propos du débat sur la candidature de S. Royal, je me permets d'intervenir car j'hésite encore à prendre ou non la carte du PS avant la fin du mois. Si je le faisais, ce serait avec le même genre de motivation que C.Dreuilhe : opter pour la meilleure opposition possible face à Sarkozy. Mais, contrairement à C.D., si je choisissais de voter pour S.R. ce serait en grande partie avec l'idée que c'est une femme, susceptible de générer une nouvelle forme de politique, différente, inspirée par le féminisme; et le problème pour moi est que S.R. m'apparaît plutôt comme un produit d'un système élaboré et entretenu par les hommes et que son parcours jusqu'ici, à quelques exceptions près, et malgré quelques tentatives récentes pour se démarquer du modèle politique masculin, n'est pas très différent de celui de ses mentors .

Une question que je me pose : s'est-elle prononcée publiquement sur la question du "méga bordel de la coupe du monde de foot" et, plus largement, sur la prostitution? Si oui, faites excuse : je zappe parfois les actualités ; si non, n'est-ce pas un test important ?

Claudine Dreuilhe
Lorsqu'elle était ministre de la Famille, Ségolène Royal a plusieurs fois dénoncé la prostitution enfantine et la pornographie dans les lieux publics, au nom de la violence que l'une et l'autre imposent aux enfants, car elle avait en charge le dossier Enfance (cela s'est traduit par une action commune avec les associations familiales pour lutter contre la pornographie sur internet, et un accord européen contre l'exploitation sexuelle des enfants lorsque la France avait la présidence de l'UE, fin 2001 à Yokohama). Elle n'avait pas en charge en revanche le dossier de la prostitution ni celui des violences contre les femmes qui relevaient de la secrétaire d'Etat aux droits des femmes. Mais Royal a toujours publiquement soutenu sa collègue, lors de conférences de presse communes, sur la position abolitionniste de la France en matière de prostitution, contre les tenants français (et ils sont nombreux !) des centres Eros légaux comme en Europe du Nord (le méga-centre Artémis de Berlin n'existait pas encore à l'époque). Pourquoi ne lui posez-vous pas directement la question sur son site "désirs d'avenir" ? Pour ce qui est du "produit Royal élaboré par des hommes", je me demande ce qui peut vous faire penser cela : elle est actuellement la cible préférée de tous les autres candidats PS, y compris Hollande qui envisagerait un "ticket" avec Jospin (un tandem premier ministre/président, à l'américaine). Pour ne pas parler de Fabius et de DSK qui lui consacre un chapitre entier extrêmement critique dans son dernier livre (il est passé ce matin sur France Inter). Les hommes qui ont pris à ce jour parti pour elle (Mauroy, Montebourg, le maire de Lyon notamment), l'ont fait sans ostentation, mais avec la ferme conviction déclarée qu'elle est la seule à pouvoir l'emporter en 2007 contre Sarkozy, ce que je crois aussi, d'où mon adhésion au PS pour pouvoir voter pour elle à la primaire PS de cet automne.